Jeudi, lors du dernier jour de l’examen du projet de loi antiterroriste, l’Assemblé nationale, dominée par une majorité de députés de La République en Marche, a voté la transposition en France du PNR (Passenger Name Record) européen. Adopté par l’Union Européenne (UE) en 2016, ce dispositif vise à détecter des passagers aériens susceptibles de préparer des attaques terroristes, obligeant les transporteurs aériens à partager avec les autorités les informations collectées sur les passagers. Les données PNR désignent toutes les informations fournies par le passager au transporteur lorsqu’il effectue une réservation et s’enregistre pour un vol : coordonnées, bagages, itinéraires des vols, moyens de paiement, etc. Aleur tour, les compagnies doivent envoyer ces données aux pays membres de l'UE, à partir desquels ou vers lesquels ils proposent des vols internationaux. Le PNR est jugé liberticide par ses opposants. La gauche a tenté de faire supprimer l’article, en vain. Pour Loïc Prud’homme de La France insoumise, il s’agit  d’une « mesure liberticide et inefficace » et d’une volonté de « surveillance de masse ». Le communiste Jean-Paul Lecoq regrette, quant à lui, l’absence de consultation de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), vu « l'ingérence grave dans la vie privé ». L’Assemblée nationale également voté un dispositif similaire pour les voyageurs maritimes, permettant ainsi la transmission des données d’embarquement. Des élus La République en Marche ont affirmé qu’une attaque terroriste sur des navires de croisière est un « cauchemar » pour les préfets maritimes.