Pour la seconde fois, la Commission Consultative Economique rassemblant l’ensemble des compagnies aériennes françaises et étrangères opérant en France vient de rejeter majoritairement la proposition tarifaire du groupe ADP (Aéroports de Paris) sur les redevances aéroportuaires concernant les aéroports de Roissy-CDG et Orly pour l’année 2018. Le groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-CGD et Orly (et aussi Le Bourget), proposait une hausse de redevances de 2,125%, soit plus de deux fois le taux d’inflation. Conformément au Contrat de Régulation Economique (CRE) 2016-2019, signé en 2015 entre le gestionnaire des aéroports parisiens et l'Etat, ADP peut augmenter chaque année les redevances dans la limite d'un plafond de 1,68%. Dans un communiqué, la FNAM, la Fédération Nationale de l'Aviation Marchande qui représente 95% du transprt aérien français, résume la position de ses membres : "Les opérateurs soulignent que cette hausse entraine mécaniquement une hausse de près 6% du chiffre d’affaire d'ADP. La hausse du trafic et les résultats du groupe d’ADP en 2017 auraient dû entraîner une baisse des redevances de -1,6% au minimum. Les opérateurs français soulignent également que l’aéroport d’Amsterdam Schiphol, dont le groupe ADP est actionnaire, a diminué ses redevances de 25% en trois ans (2015-2017) contrairement au groupe ADP dont les redevances ont augmenté de plus de 3% dans le même temps". "Les redevances du groupe ADP, dont le niveau est élevé pour une qualité de service rendu à peine dans la moyenne européenne, poursuit inéluctablement une augmentation de ses tarifs. Cela contribue à réduire le nombre de passagers en correspondance au profit d’autres aéroports européens et à nuire à l’attractivité de Paris, porte d’entrée de la France. Néanmoins, la Chambre Syndicale du Transport Aérien (CSTA ) et la Chambre Syndicale de l’Assistance en Escale (CSAE), membres de la FNAM, notent les efforts du groupe ADP en termes d’investissements réalisés et à venir afin d’améliorer la capacité de ses aéroports, tout en continuant de travailler sur l’optimisation des coûts d’exploitation". Par ailleurs, la CSTA rappelle que pour les compagnies aériennes basées, le poste redevances aéroportuaires constitue un poste de coûts important. Aujourd’hui, pour la CSTA et la CSAE, les charges aéronautiques sont constituées de plus de 20 taxes, redevances et prélèvements spécifiques au transport aérien. L’accumulation de ces charges, qui pèsent sur les transporteurs nationaux et leurs clients, entraîne une perte de compétitivité du pavillon français. Les compagnies aériennes françaises sont plus exposées à l’accumulation des coûts et des contraintes franco-françaises car elles subissent ces charges pour tous les vols au départ de leurs bases contrairement à leurs concurrents pour lesquels la France n’est qu’un marché parmi d’autres.