Le Bureau de la sécurité des transports au Canada a mis en évidence la fatigue des pilotes comme cause possible de 12 accidents aériens en 10 ans sur ce pays. En 1999, Sege Gagné a survécu au crash de l’avion à Sept-îles, avion qu’il pilotait avec son commandant de bord. Ce dernier n’a pas eu cette chance : il est décédé. « Tu es rendu tellement dans une fatigue extrême que tu ne contrôles plus vraiment la totalité de ton plan de vol. [...] Tu te rends compte au bout de quelques secondes : "Oh mon dieu! J'ai oublié ce paramètre-là!" » indique Serge Gagné, pilote, propos repris le site de Radio-Canada. Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada tire donc la sonnette d’alarme quant à la fatigue des pilotes comme source probable de 12 accidents aériens depuis 10 ans au Canada. Ainsi, un pilote (il n’a pas voulu dévoiler son identité) opérant pour un petit transporteur (jusqu’à neuf passagers) a indiqué que certaines petites compagnies aériennes incitent les pilotes à camoufler leurs heures de vol réelles pour ne pas dépasser les limites permises par le BST. « Tu peux pas te plaindre que t'es fatigué parce que si tu ne veux pas le faire [NDLR : le vol], il y a un autre pilote avec moins d'heures, qui est [désespéré] pour voler, qui va prendre ta place. » Le BST est organisme indépendant qui a été créé au Canada pour promouvoir la sécurité du transport et la diligence d’enquête sur les incidents dans le domaine de l’aérien, de la marine, ou du rail. En France, l'organisme correspondant serait le BEA (Bureau d'Enquêtes et Analyses). Le BEA est chargé notamment ces jours de mener les recherches des boîtes noires de l'Airbus A330 d'Air France (vol AF447 Rio de Janeiro - Paris). Leur analyse permettra d'identifier les parts de responsabilité des différents acteurs concernés dans cette catatrophe aérienne majeure.