Les autorités hollandaises viennent de rendre leur verdict dans l'enquête sur le crash d'un avion de Turkish Airlines à l'aéroport Schiphol d'Amsterdam: des instruments étaient défaillants, mais les erreurs des pilotes ont aussi contribué à l'accident. Le Dutch Safety Board, équivalent du BEA français, explique que les pilotes auraient dû interrompre leur tentative d'atterrissage, même si un altimètre défaillant est le principal responsable du crash de février qui avait couté la vie à neuf personnes, les trois pilotes, cinq passagers et un personnel de cabine. Le Boeing 737-800 allait se poser à Amsterdam en provenance d'Istanbul quand un altimètre défaillant à induit le pilotage automatique à réduire la poussée des réacteurs trop tôt, causant une perte de vitesse puis de portance – quand la vitesse est si basse que les ailes ne suffisent plus à maintenir l'avion en l'air. Mais le rapport d'enquête montre que les pilotes ont réagi trop tard aux avertissements, alors qu'en dessous de 150 mètres d'altitude un avion non stable doit interrompre toute tentative d'atterrissage et remettre les gaz, des procédures appliquées par Turkish Airlines. La réaction tardive aurait de plus été aggravée par une confusion entre copilote et commandant de bord, ce dernier rendant ineffective l'action du premier en voulant reprendre la main. La compagnie aérienne conteste le rapport d'enquête, jugeant que ses pilotes ont effectué les manœuvres nécessaires et que la défaillance des instruments est la réelle cause du crash.