L'histoire se répète: la compagnie aérienne low cost easyJet a de nouveau refusé au dernier moment l'accès à bord d'un passager handicapé français voyageant seul. Rapporté par le quotidien Libération, l'incident est survenu à Biarritz alors que Joseph Etcheveste, un paraplégique de 48 ans, s'apprêtait à embarquer à bord du vol U2372 en direction de Paris – Charles de Gaulle. Ses bagages étaient enregistrés et il avait sa carte d'embarquement en main, mais la compagnie a refusé son accès à bord pour raisons de sécurité, parce qu'il n'était pas accompagné. Les deux points de vue se comprennent: d'abord l'humiliation ressentie par M. Etchveste, qui estime s'être fait "jeter" de l'avion au dernier moment alors que la compagnie était prévenue de son état depuis un mois, et l'avait enregistré une heure auparavant. Et celui de la compagnie aérienne, dont les règles de sécurité aérienne prévoient que les passagers handicapés doivent être accompagnés s'ils ne peuvent se diriger vers la sortie de secours sans aide en cas d'accident. Mais pourquoi alors cette dernière accepte les réservations des handicapés – et encaisse le prix des billets – puis l'enregistrement des bagages si c'est pour leur refuser l'accès à bord à la dernière minute? EasyJet a promis de rembourser intégralement le passager, mais ce dernier a dû emprunter un vol Air France, bien plus cher, pour arriver à destination. La low cost n'en est pas à son premier incident de ce type en France: en mars dernier déjà Marie-Patricia Hoarau, elle aussi paraplégique, avait été expulsée d'un avion pour les mêmes raisons. Saisie de l'affaire, la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations) avait annoncé qu'elle allait poursuivre la compagnie.