La compagnie aérienne low cost easyJet a une nouvelle fois refusé l'accès à bord à un passager en fauteuil roulant non accompagné, le troisième incident de ce type depuis le début de l'année. Jean-Claude Mouton, un Lyonnais paraplégique de 52 ans, avait réservé par téléphone un vol easyJet entre Lyon et Bastia, en précisant qu'il était à mobilité réduite. La compagnie low cost lui avait alors précisé qu'il devrait avoir un accompagnateur à bord, et lui avait vendu son billet. Mais M. Mouton, qui n'en était pas à son premier voyage en avion, a décidé de se présenter seul à l'aéroport Saint-Exupéry mardi, où sans surprise l'employé d'easyJet lui a refusé l'accès à bord. Le ton a alors monté, le voyageur demandant de l'aide aux autres passagers et trouvant finalement une personne acceptant d'être son accompagnateur. Mais quand il est retourné au guichet d'enregistrement, il était trop tard, 20 minutes avant le décollage prévu. M. Mouton a finalement pu voyager sur une autre compagnie – quatre fois plus chère, mais sans accompagnateur. La compagnie low cost, qui se déclare très à cheval sur les principes de sécurité, estime qu'on lui fait un faux procès, les règlementations européennes stipulant qu'une évacuation d'urgence doit se faire en 90 secondes et que les compagnies peuvent exiger que les handicapés soient accompagnés. Une explication qui ne convainc pas pleinement les associations de handicapés. Mais on peut aussi s'interroger sur les motivations de M. Mouton dans cette histoire: il a acheté un billet d'avion en pleine connaissance des conditions d'utilisation, et a décidé de les ignorer… Pour éviter ce genre d'affaire, il suffirait à easyJet d'exiger que tout passager en fauteuil roulant achète son billet et celui de l'accompagnateur en même temps. On peut même imaginer une réduction du coût pour ce dernier, ce qui ferait une bonne publicité à la low cost: sécurité assurée, mais bonne volonté envers les handicapés. Mais peut-être est-ce interdit par la règlementation?