À l’approche des fêtes de fin d’année, les personnels navigants commerciaux (PNC) d’easyJet en France menacent de se mettre en grève à Noël, excédés par l’instabilité de leurs plannings et l’absence de réponses de la direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2026.
Un préavis a été déposé pour la période des fêtes, faisant planer un risque de perturbations sur les vols au départ des bases françaises de la low cost britannique, déjà marquées par plusieurs tensions sociales ces dernières années. Le SNPNC-FO, syndicat majoritaire des PNC d’easyJet en France, a confirmé le dépôt d’un préavis de grève couvrant la période de Noël, faute d’engagements « concrets » de la direction sur la stabilité des plannings. Le syndicat affirme que « la balle est dans le camp d’easyJet » et exige un accord avant le 24 décembre pour éviter un conflit en pleine haute saison.
Selon le communiqué syndical, ce préavis vise la filiale française d’easyJet, qui opère depuis une vingtaine d’aéroports dans l’Hexagone, avec des bases majeures à Paris-Orly, Paris-CDG, Lyon, Nice, Nantes ou encore Bordeaux. En cas de maintien du mouvement, des perturbations significatives pourraient toucher les vols domestiques et européens au départ de la France, dans un contexte où la compagnie a renforcé ses capacités pour l’hiver.
Des plannings « instables » au cœur de la colère
Au centre du bras de fer, le SNPNC-FO pointe « l’instabilité des plannings » comme l’une des principales sources de souffrance au travail pour les PNC. Les équipages dénoncent des changements incessants de programmes de vol, souvent tardifs, qui rendent « impossible toute organisation » de leur vie personnelle et familiale. Le syndicat détaille les conséquences de ces modifications à répétition : désorganisation de la vie familiale, hausse du stress et de la charge mentale, fatigue accrue faute de pouvoir planifier le repos, impossibilité d’anticiper les déplacements, rendez-vous médicaux ou obligations administratives, et dégradation du moral et du lien social. Pour les hôtesses et stewards, « le planning ne devrait pas être une source permanente d’angoisse ni un élément de négociation » et ils « demandent simplement de pouvoir vivre en dehors du travail ».
Dans le cadre des NAO 2026, le SNPNC-FO affirme avoir placé la qualité de vie et les conditions de travail au centre de la négociation, avec des demandes qualifiées de « claires et pragmatiques ». Le syndicat réclame notamment la mise en place de mesures concrètes garantissant la stabilité des plannings, ainsi que des pénalités temporaires pour la compagnie en cas de modifications jugées abusives.
Les représentants du personnel disent privilégier le dialogue mais constatent qu’« à ce jour, la direction n’a proposé aucune solution, ni même un début d’engagement concret alors que l’urgence sociale est évidente ». Cette tension s’inscrit dans un contexte plus large de restructuration en France, avec la fermeture de la base de Toulouse et une concentration progressive de l’activité sur Paris, qui ont déjà déclenché un climat social dégradé entre la direction et les syndicats.
Dans son communiqué, le SNPNC-FO affirme rester « pleinement mobilisé » pour défendre « la santé, la sérénité et la dignité des équipages » et prévient que cette perspective de grève « ne réjouit personne, et certainement pas les PNC qui aiment leur métier ». Le syndicat renvoie désormais la responsabilité à la direction, à qui il incombe de « préserver les opérations » en répondant à des demandes jugées « légitimes, réalistes et urgentes ».
La compagnie low cost orange, qui assure près de 80 lignes au départ de Paris-Orly et Paris-CDG et se présente comme deuxième transporteur aérien en France en nombre de passagers, rappelle de son côté vouloir « assurer la pérennité de ses activités sur le marché français » et prévoit encore une croissance de plus de 5% de sa capacité cet hiver.

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