L'Airbus A380 d'Air France déployé sur la ligne Paris – New York va bientôt commencer des essais de vols transatlantiques verts, testant de nouvelles méthodes d'économie de carburant sur une des routes les plus employées au monde. Le constructeur européen Airbus s'est allié avec Air France et les contrôles aériens du Royaume Uni, du Canada et des Etats-Unis pour lancer un nouveau programme de tests qui s'étendra sur six à huit semaines d'ici la fin de l'année. Ces tests font partie de l'initiative AIRE (Atlantic Interoperability Initiative to reduce Emissions, Initiative d'interopérabilité sur l'Atlantique pour réduire les émissions) lancée en 2007 par l'Union Européenne et les autorités fédérales de l'aviation américaines, afin d'étudier de nouvelles méthodes de vol pour réduire la pollution produite par l'aviation civile. Dans le cas de l'A380, il s'agit de réduire de trois tonnes les émissions de CO2. Comme pour les essais précédents menés par Air France, American ou United, ces tests se dérouleront avec des appareils emportant des passagers sur une ligne régulière. La première procédure visera à réduire le temps de roulage à l'aéroport JFK, avec l'utilisation de seulement deux des quatre réacteurs. Puis viendra l'optimisation du vol proprement dit, avec une adaptation de la trajectoire et de l'altitude en fonction des conditions météo rencontrées, sachant que l'A380 vole idéalement plus haut que la moyenne à 39 000 pieds (11 900 mètres). Si d'ordinaire les vols se font à altitude stable, les ajustements nécessaires pour la maintenir sont constants et donc consommateurs de fuel sur les vols long-courriers. Seule raison pour laquelle ces optimisations de vol ne sont pas encore globalement adoptées: la difficulté qu'auraient les contrôleurs du ciel à suivre – et maintenir à distance de sécurité – tous les avions qui changeraient constamment de route et d'altitude. Les économies individuelles ne vont pas forcément de pair avec la sécurité collective…