Les pilotes d’Air Zimbabwe sont en grève depuis mercredi en raison de salaires partiellement impayés. La direction leur a envoyé un ultimatum vendredi en les menaçant de licenciement s’ils ne reprennent pas leur travail d’ici 24 heures. Selon le quotidien The Herald, la grève des pilotes d’Air Zimbabwe coûterait 500 000 dollars (près de 400 000 euros) par jour d’immobilisation des appareils. La direction a donc décidé de durcir le ton :  « S'ils ne reprennent pas le travail dans les 24 heures, des actions en justice et des mesures disciplinaires seront prises ». Les 60 pilotes d’Air Zimbabwe réclament le versement de la totalité des salaires. Or ils touchent actuellement entre 1 300 et 1 400 dollars par mois alors que leur salaire réel est fixé à 2 500 dollars soit (près de 2 000 euros). « Le gouvernement n'a pas d'argent », a affirmé Jonathan Kadzura, président du conseil d'administration d'Air Zimbabwe, pour expliquer le défaut de paiement. Il est allé jusqu’à qualifier la grève des pilotes d’ « illégale ». « Malheureusement ce qu'il faut prendre en compte, a-t-il ajouté à la télévision, c'est que dans notre pays actuellement, le salaire moyen est de 260 à 300 dollars ». Air Zimbabwe, qui a succédé à Air Rhodesia en 1980, est endettée depuis de longues années. En 2003, elle était déjà au bord de la faillite. Et elle n’a pas arrêté de pâtir d’une baisse de sa fréquentation. Pour exemple, alors qu’elle transportait un million de passagers en 1999, elle n’en transportait plus que 230 000 en 2005. La compagnie qui, en raison de la grève, a dû annuler tous ses vols intérieurs et internationaux vers la Grande-Bretagne, l'Afrique du Sud et la Zambie, a aussi déclaré qu’elle était en négociations avec d’autres compagnies aériennes pour trouver une solution alternative à ses passagers restés en rade.