Le premier octobre dernier, deux policiers américains chargés de la sécurité sur le vol entre Houston (Etats-Unis) et Rio de Janeiro au Brésil, avaient menotté une passagère turbulente, qui se trouverait être la femme d’un juge brésilien. Mais à l’arrivée sur l’aéroport de Rio de Janeiro, ils ont à leur tour été arrêtés et accusés d’agression par la justice brésilienne. Malgré la confiscation de leur passeport, les policiers ont fui le jour même le Brésil, préférant laisser les Etats s’occuper seuls de cette affaire. Lors du vol 128 de Continental Airlines le 1er octobre dernier, une femme apparemment en état d’ébriété, veut encore assouvir sa soif et se dirige vers l’espace cuisine du Boeing 767-400  où se situent les boissons alcoolisées. Les hôtesses refusent, la prient de retourner s’assoire. La passagère s’énerve et deux policiers américains, chargés de la sécurité du vol de Continental, arrivent à la rescousse. Après une vive altercation – un des policiers dit avoir été mordu à l’épaule- ils menottent la passagère pour les cinq heures de vol restants, ne la libérant qu’à l’atterrissage sur le sol brésilien. Sauf que la passagère qui affirme avoir été brutalisée par les policiers est l’épouse d’un juge brésilien. A Rio de Janeiro, les policiers sont à leur tour arrêtés, puis relâchés mais leurs papiers confisqués avec obligation de ne pas quitter le Brésil dans l’attente que la justice ne traite l’affaire. Le jugement devait se dérouler la semaine prochaine. Mais les policiers ont déjà pris la poudre d’escampette. Avec d’autres documents d’identité, ils sont repartis le jour même du 1er octobre à l’insu des autorités brésiliennes. Les policiers ont préféré laisser les deux gouvernements s’arranger entre eux, estimant que si la plaignante n’avait pas été la femme d’un juge brésilien, ils n’auraient jamais été mis en accusation. « En théorie, nous travaillons pour combattre le terrorisme et il ne faut pas laisser les égos et les relations entre maris et femmes perturber les procédures réglementaires » (de  sécurité) a affirmé à CNN Jon Adler, président de l’Union américaine des policiers des airs. L'ironie du sort veut que mardi dernier, Janet Napolitano, la secrétaire à la sécurité interne des Etats-Unis avait rencontré Nelson Jobim, le ministre de la défense brésilien, afin de discuter d'un renforcement du système de sécurité aérienne entre les deux pays. Cette affaire pourrait pousser le Brésil à se poser des questions quant à l'opportunité de conclure de tels accords.