Des milliers de passagers sont encore bloqués dans les aéroports espagnols suite à la grève surprise déclenchée vendredi par les contrôleurs aériens, mais l'ensemble des retards devrait être résorbé en fin de journée. La grève massive des contrôleurs aériens avait paralysé le ciel espagnol au plus mauvais moment possible, au début d'un pont de cinq jours, entre les jours fériés de la Constitution et de l'Immaculée Conception. Près de 300 000 personnes s'étaient retrouvées bloquées dans les aéroports, jusqu'à ce que le gouvernement déclare l'état d'alerte – une première depuis la mort de Franco en 1975 - et mette en place des contrôleurs militaires. Plus de 4000 vols étaient prévus dimanche pour tenter de résorber les retards, Iberia ayant dû annuler tous ses vols pendant la grève, Ryanair près de 450 et easyJet plus de cent. Les aéroports étrangers ont bien sûr été touchés par le mouvement social, Genève par exemple voyant l'annulation de 14 vols vers l'Espagne, le Portugal et le Maroc, tandis qu'à Zurich 24 vols vers l'Espagne étaient supprimés. Le gouvernement espagnol a prévenu que les contrôleurs militaires resteraient en place pendant au moins deux semaines, et l'état d'alerte maintenu si nécessaire, afin d'éviter le déclenchement d'une nouvelle grève. Les contrôleurs civils sont sous la menace de poursuites pour sédition en cas d'absence et risquent jusqu'à cinq ans de prison, 440 d'entre eux faisant déjà l'objet d'enquête disciplinaire. Devant la menace, les quelques 2400 contrôleurs espagnols, considérés comme les mieux payés d'Europe et les plus "privilégiés", ont plié et la majorité a recommencé à travailler sous supervision militaire. Un passager aura eu de la chance: l'écrivain Mario Vargas Llosa a pu malgré la grève embarquer avec sa famille à Madrid pour Stockholm, où il doit recevoir le Prix Nobel de littérature.