Quelques 2000 touristes étrangers seraient toujours bloqués en Patagonie, dans l'extrême sud du Chili, où le gouvernement applique désormais une loi de sécurité autorisant l'armée à intervenir pour déloger les manifestants. Cela fait maintenant cinq jours que des opposants à la hausse des prix du gaz manifestent dans la région de Punta Arenas, bloquant en particulier l'aéroport et donc les 3000 touristes étrangers présents en Patagonie, principalement des Argentins. Des vols ont cependant pu être opérés dimanche, permettant les premiers retours de touristes. L'un d'eux, Jonathan Alsberghe, a raconté son parcours à Métro Montréal. Arrivé jeudi à Punta Natales où il devait faire escale après une croisière avant de continuer son chemin vers Santiago puis Montréal, il aura dû attendre trois jours avant d'embarquer dans un avion. Le gouverneur de la province lui aurait fait comprendre que les touristes étaient "une monnaie d'échange pour les manifestants", et selon M. Alsberghe il faudra douze réunions avant qu'un premier convoi ne soit autorisé à passer les barricades bloquant l'accès à l'aéroport. C'est un avion militaire qui emmène finalement les touristes samedi vers l'aéroport de Punta Arenas, où le jeune homme doit passer la nuit, la compagnie aérienne LAN Airlines ne laissant embarquer que les passagers disposant d'un billet sur ses lignes. Dimanche enfin, d'autres avions arrivent et LAN permet à tous les voyageurs de partir – à condition d'acheter un nouveau billet. Les touristes encore sur place viendraient d'une vingtaine de pays, dont des Canadiens.