L'évacuation des étrangers en Libye s'intensifie, de nombreux pays envoyant des avions et navires militaires pour compenser le manque de vols des compagnies aériennes commerciales alors que le bilan de la révolte populaire en Libye a dépassé les 300 morts. Deux avions militaires français sont revenus de Tripoli cette nuit, se posant à l'aéroport Charles de Gaulle avec 402 Français à bord, un troisième appareil restant en attente à Malte. Les deux Airbus A310 et l'A340 ont tous du personnel militaire à leur bord, une première depuis le début des révoltes d'Afrique du Nord qui avaient jusque là vu les Français quitter la Tunisie et l'Egypte sur des vols commerciaux. Un quatrième appareil affrété par des tour-opérateurs doit récupérer ce matin à Sebha environ 130 touristes partis dans le désert libyen. Il y avait environ 750 Français en Libye au début de la révolte. En ce qui concerne la Tunisie, trois Airbus de Tunisair ont quitté Tripoli hier soir avec quelques 700 passagers, après deux vols plus tôt dans la journée, deux autres avions étant prêt à décoller depuis Sebha. Tuninter en revanche attend toujours les autorisations de vol pour envoyer deux avions. La compagnie Nouvelair a de son côté "rapatrié" quatre Airbus qu'elle louait à Afriqiyah Airways et Libyan Airlines. L'Egypte a annoncé l'envoi de six avions commerciaux et deux avions militaires, alors que 5000 Egyptiens ont déjà traversé la frontière à pied et 10 000 autres se prépareraient à faire de même. Pas de décision de rapatriement au Maroc en revanche, même si toute personne qui en fait la demande sera prise en charge selon un communiqué ministériel. Royal Air Maroc serait en train de mettre au point un pont aérien entre les deux pays, afin de venir en aide à des Marocains dont le nombre en Libye varie entre 75 000 et 150 000 personnes selon les sources. Pas d'évacuation officielle des Libanais non plus pour le moment, Middle East Airlines ne volant pas vers la Libye. Un vol Austrian Airlines s'est posé à Vienne mardi, ses passagers décrivant un aéroport pris d'assaut par des milliers de voyageurs. British Airways et Emirates Airlines ont annulés tous leurs vols depuis Heathrow et Dubaï, mais Lufthansa a fait revenir environ 300 Allemands à bord d'un Airbus A340-600 hier soir et annoncé la poursuite de ses vols quotidiens, pendant que deux avions militaires évacuaient d'autres ressortissants vers Malte. La Grande Bretagne va envoyer une frégate au large des côtes libyennes pour participer à l'évacuation. Outre les vols réguliers d'Alitalia qui se poursuivent, l'Italie a annoncé la mise en standby de quatre ou cinq avions de transport militaires et de navires afin de faciliter le rapatriement des Italiens. Un avion de l'armée de l'air néerlandaise s'est posé mardi à Tripoli pour venir en aide à une centaine de Hollandais, KLM ayant annulé ses vols jusqu'à jeudi au plus tôt. British Midland affiche ce matin une rotation normale entre Londres et Tripoli, après avoir annulé celle d'hier. Les Etats-Unis commenceront aujourd'hui à évacuer leurs ressortissants par bateau depuis Tripoli vers Malte, aucune compagnie aérienne américaine ne desservant la Libye. La Turquie a également envoyé des navires vers Benghazi, dont l'aéroport est inutilisable, afin de rapatrier jusqu'à 6000 personnes par jour – elle compte environ 25 000 ressortissants sur place. La Grèce a annoncé mettre à disposition des ferrys vers la Crête pour les 15 000 Chinois présents en Libye. Un avion militaire du Portugal a de son côté évacué 84 personnes vers l'Italie hier, après 114 dans la nuit de lundi. Enfin la Russie a envoyé quatre avions vers Tripoli, le premier arrivant hier, afin d'évacuer les employés russes, turcs et serbes de Gazprom et de Russian Railways.