Le Bureau d'enquêtes et Analyses (BEA) a dévoilé des éléments strictement factuels, tirés des premières analyses des boîtes noires, et détaillant les circonstances du crash de l'AF447. Le rapport final sur les causes est attendu fin juillet. Le BEA n'a pas donné les explications du crash, mais a dévoilé dans une note, publiée sur son site internet, l'enchaînement factuel des évènements qui ont conduit à l'accident. Avant 2h10, tout est normal, à l'exception d'une turbulence que l'équipage va essayer de contourner en entamant un léger virage à gauche. Dans cette même minute, alors que l'avion est en vitesse de croisière, le pilote automatique puis l'autopoussée se désengagent. L'alarme de décrochage va se déclencher trois fois dans cette minute. Les vitesses affichées sont incohérentes. Les pilotes aux commandes, qui rappellent plusieurs fois le commandant de bord parti se reposer, reprennent alors une trajectoire ascendante jusqu'à atteindre 38 000 pieds, son altitude maximum. Vers 2h 11 et 40s, le commandant de bord rentre dans le poste de pilotage, 1mn30 après le désengagement du pilote automatique. Dans les secondes qui suivent, toutes les vitesses enregistrées deviennent invalides, l'alarme de décrochage s'arrête. A 2 h 12, les pilotes précisent ne plus avoir « aucune indication ». A 2h14 et 28 s, les enregistrements s'arrêtent. La descente aura duré 3 mn 30 pendant laquelle « l'avion est restée en situation de décrochage. » Le BEA n'indique pas si il y a eu des erreurs de la part de pilotes, précisant que « la conformation de l'équipage était conforme aux procédures de l'exploitant ». Les ordres du pilote en fonction ont été « majoritairement de cabrer ». Il confirme avant tout ce dont on se doutait, à savoir une incohérence dans l'affichage des vitesses, et donc une défaillance des sondes Pitot. Enfin, « les moteurs ont fonctionné et ont toujours répondu aux commandes de l'équipage. » Pour en savoir davantage sur les causes du vol Rio-Paris d'Air France (déficience dans la formation des pilotes, des procédures d'Airbus, de l'importance du dysfonctionnement des sondes Pitot ...?), il faudra donc attendre le rapport final du BEA attendu pour fin juillet.