La compagnie aérienne Air France et l'assureur Axa ont été condamnés hier à verser plus de 400 000 euros de provisions sur indemnisation aux familles de deux couples tués dans le crash du vol Rio - Paris le 1er juin 2009. S'il a rejeté la responsabilité d'Airbus dans l'accident qui avait fait 228 victimes, citant l'enquête en cours du BEA, le juge des référés du tribunal de grande instance toulousain a condamné hier la compagnie nationale et son assureur au titre de la convention de Montréal, qui oblige au versement automatique d'indemnités sous deux ans, quel que soit le niveau de responsabilité finalement établi par la justice. L'un des avocats à l'origine de la plainte toulousaine a parlé de la "fin d'une injustice", rappelant que les familles n'avaient reçu que 16500 euros d'Axa et que les "sommes dues restaient dans les fonds de placement des assureurs". Si les deux familles vont recevoir chacune 203 235 euros en provision suite au jugement, la majorité des familles de victimes sont en négociations avec Axa afin d'accélérer le versement des indemnités et éviter les délais des procédures civiles. Air France n'a pas encore fait de commentaire sur la décision. D'autres procédures sont en cours au Brésil, les Etats-Unis n'ayant de leur côté accepté que les plaintes des familles de deux victimes américaines. La plainte contre Airbus pour "défaillance d'un produit défectueux" déposée à Toulouse a été en revanche rejetée par le tribunal. Il estime en effet que la procédure pénale et l'analyse du Bureau d'enquêtes et d'analyses étant toujours en cours, il lui est impossible de se prononcer de manière définitive sur la part de responsabilité du constructeur de l'A330 qui a disparu au milieu de l'Océan Atlantique.