Le commandant de bord est seul maître à bord de son appareil et peut donc refuser d’embarquer un passager. C’est cette loi internationale qui a permis à un Somalien de 29 ans d’échapper par deux fois à son expulsion de Munich au début du mois d’août. En vertu des accords de Dublin II, qui prévoient qu’un sans papiers soit renvoyé dans le pays par lequel il est entré en Europe, Abdilahi Abdirahman Mohamed aurait dû être expulsé de Munich vers Malte une première fois le 10 août dernier sur un vol de Lufthansa. Mais le commandant de bord a refusé son embarquement. Une semaine plus tard, les autorités allemandes tentent à nouveau de l’expulser cette fois-ci sur un vol d’Air Malta, et rebelote : le pilote le refuse à son bord. Ces deux refus vont permettre à ce Somalien arrivé à Malte en 2008 où lui a été refusé le droit d’asile et où il est interdit de séjour, de pouvoir rester un peu plus longtemps en Allemagne. En effet, le délai pour son retour a expiré depuis la dernière tentative d’expulsion. Récemment, en Angleterre, un Camerounais qui avait fui son pays en raison de son homosexualité et dont la demande d’asile a été rejeté au Royaume-Uni a bénéficié de la même « chance » : par trois fois, des pilotes d’Air France ont refusé son embarquement à bord de leur avion. Toutefois, il a de nouveau été placé en centre de rétention à Harmondsworth.