Après la compagnie aérienne nationale Iran Air, c'est au tour de Mahan Air d'être visée par les sanctions des Etats-Unis, qui l'accusent d'assistance aux Gardiens de la Révolution et au Hezbollah. Selon le département du Trésor américain, Mahan Air apporterait un soutien financier, matériel et technologique aux Brigades Al-Qods, les forces spéciales des Gardiens de la Révolution. Il précise que la compagnie privée transporterait les hommes d'Al-Qaods entre l'Iran et la Syrie, afin qu'ils y acquièrent un entrainement militaire, et aiderait les espions iraniens à voyager vers l'étranger. Une coopération qui montrerait "une autre facette de l'infiltration étendue des Gardiens de la Révolution dans le secteur commercial iranien pour faciliter le soutien au terrorisme", selon le sous-secrétaire David Cohen. Autre accusation portée contre la compagnie aérienne, le transport d'armes dont certaines au profit du groupe chiite libanais Hezbollah. Les sanctions interdisent désormais aux Américains toute relation d'affaire avec la compagnie, et vont entrainer le blocage des avoirs que Mahan Air pourrait posséder aux Etats-Unis. L'annonce tombe quelques jours après celle d'un prétendu projet d'attentat contre l'ambassadeur d'Arabie Saoudite aux Etats-Unis, projet qui aurait été mené par les Brigades d'Al-Qods et le gouvernement iranien mais dont les détails font se poser de plus en plus de questions. Mahan Air, première compagnie privée du pays lancée en 1992, opère aujourd'hui une flotte de 31 appareils (Airbus, Boeing, Avro) vers 23 aéroports iraniens et 17 à l'étranger, parmi lesquelles Birmingham, Düsseldorf, Istanbul, Larnaca ou Damas.