La rencontre entre les syndicats et Thierry Mariani, le ministre du Transport, a fait chou blanc. L’intersyndicale qui doit se réunir le 16 février prochain, menace de reconduire la grève pendant les vacances de février qui auront lieu du 11 au 26 de ce mois-ci. « Le gouvernement n’a procédé qu’à des changements de virgules sans vouloir amender le texte, la grève de quatre jours pourrait donc reprendre », a déclaré Yves Deshayes, président du Syndicat national des pilotes de ligne, majoritaire chez Air France. Alors que les syndicats se disent "ouverts" au dialogue, la discussion aurait aussi tourné court à propos des sanctions prévues contre les salariés grévistes qui ne se déclareraient pas 48 heures à l’avance comme le veut le projet de loi visant à encadrer le droit de grève dans l’aérien. « Arrêtons la marche forcée, a tonné Yves Deshayes. Le gouvernement a la clé pour désamorcer le conflit et faire des négociations par branche . S’il y a une grève pendant les vacances de février, ce sera la faute du gouvernement. » La proposition de loi, adoptée en première lecture doit passer le 15 février au Sénat et doit revenir en nouvelle lecture devant les députés de l’Assemblée le 22 février. L’intersyndicale se réunira justement au lendemain de l’examen par les sénateurs, le 16 février, afin de décider de l’action à mener. « Les modalités (de grève n.d.l.r.) seront déterminées le 16 », a déclaré à Reuters Raphael Caccia, trésorier de la Fédération Générale des Transports et de l’équipement CFDT. Le rapport de force s’installe donc entre syndicats, notamment de pilotes (très mobilisés dans le conflit avec 60 % de grévistes selon le syndicat et 30 % selon Air France) et le gouvernement. Ainsi, quand le SNPL déclare que ce sera la faute du gouvernement si une grève est décidée, Thierry Mariani réplique : « S’il y a une nouvelle grève pendant les vacances, c’est l’illustration parfaite qu’il fallait ce texte. » Les quatre jours de grève qui se sont terminées hier à minuit ont entraîné l’annulation de 1241 vols dont 183 à la dernière minute, a affirmé le ministre des Transports. Signe de tension palpable au sein de la compagnie, une réunion du CCE d’Air France visant à la renégociation d’accords collectifs, a été perturbée par des manifestants ce vendredi matin, forçant à son annulation.