La compagnie aérienne française a déjà basé trois appareils en Grèce (trois autres doivent suivre) où elle a créé une filiale et propose à ses salariés français d’y être reclassés. Une situation que ces derniers dénoncent dans une lettre publique adressée au président de la République et au ministre des Transports. Face à ses difficultés économiques (un bilan déficitaire en 2010 et en 2011), Air Méditerranée a mis en place un plan de licenciement concernant 85 postes sur 450. Elle propose à ses salariés soit un plan de départs volontaires, soit d’être reclassés chez Hermès Airlines, une filiale grecque créée opportunément en août 2011 par Antoine Ferretti, le président et premier actionnaire d'Air Méditerranée. Mais s’ils choisissent cette solution, les pilotes et hôtesses passeront sous statut grec et verront leurs salaires baissés de 30%. Par ailleurs, les trois avions délocalisés chez Hermès Airlines arborent toujours la griffe d’Air Méditerranée, bien qu’ils soient dorénavant immatriculés en Grèce. De plus, les vols assurés par ces avions correspondent aussi à ceux opérés par la maison mère. Face à cette situation, le syndicat national des pilotes (SNPL) et l’UNAC ont écrit une lettre ouverte président de la République, au ministre des Transports, aux femmes et hommes politiques de notre pays, car le procédé les inquiète : « Au train où vont les choses, nous nous attendons, si rien n’est fait, non seulement à la poursuite des plans de la délocalisation de 6 avions sur 10, mais au départ de toute notre flotte, à la disparition de notre entreprise, et pire encore à ce que la méthode se propage aux autres compagnies aériennes françaises qui ne sauront résister à ce dumping social ».