Après la Chine et les Etats-Unis, c'est au tour de la Russie d'envisager d'interdire à ses compagnies aériennes tout paiement de la "taxe carbone" instaurée par l'Europe, qui entend faire payer aux transporteurs aériens une partie de leur pollution. Le vice-ministre russe des transports Valeri Okulov a déclaré le 12 mars 2012 que la Russie étudiait les moyens d'interdire aux compagnies du pays de participer à l'ETS (Emission Trading Schemen), qui oblige depuis le début de l'année tout transporteur se posant en Europe à payer une partie de leurs émissions de gaz à effets de serre. La Russie envisagerait le vote d'une nouvelle loi rendant illégal tout paiement, après voir menacé en février dernier de limiter l'accès à l'espace aérien de Sibérie aux compagnies européennes. L'Union Européenne est jusque là restée insensible aux arguments et menaces proférés par les états opposés à l'ETS, menaçant à son tour de répondre par des "mesures appropriées" à toute disposition discriminatoire prise par un état contre l'ETS. 26 des 36 membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), au premier rang desquels les USA, la Chine ou l'Inde, se sont élevés contre la "taxe carbone", parlant de dispositif extraterritorial illégal. Une fermeté européenne qui tient sans doute au fait que les opinions publiques du continent comprendraient mal que le secteur aérien puisse continuer de "polluer en paix", contre la promesse d'efforts aussi vagues que tardifs. Et malgré les appels au secours d'Airbus et de compagnies européennes, aucune déclaration ou menace n'a pour l'instant été suivie d'effet. Rappelons que toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant sur le vieux continent doivent désormais "acheter" 15 % de leurs émissions de CO2, une part qui ira en augmentant parallèlement avec la croissance du trafic aérien – les premiers paiements étant dus début 2013.