Le Parlement européen a donné son feu vert jeudi dernier à un nouvel accord sur le transfert des données personnelles des passagers du transport aérien entre l'Union européenne et les Etats-Unis, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Les Américains attendaient ce vote depuis neuf ans. En 2007, une première mouture de cet accord avait été rejetée par les députés européens qui s’inquiètent notamment du respect de la vie privée des passagers. Les données en question, dites "PNR" (Passenger name record), sont fournies par les voyageurs eux-mêmes aux transporteurs aériens lorsqu'ils achètent leur billet avion : nom et coordonnées du passager, dates et itinéraire du voyage, moyens de paiement utilisés, numéro de la carte de crédit, agence de voyage, mais aussi le choix du menu à bord, en lien avec des exigences religieuses, etc. Les eurodéputés ont négocié que ces données soient utilisées uniquement dans le cadre de la lutte antiterroriste ou les crimes graves (passibles d'au moins trois ans de prison aux Etats-Unis). Elles ne pourront être conservées que pendant dix ans pour les crimes graves, quinze ans pour le terrorisme. Elles seront de plus rendues anonymes au bout de six mois, les noms n'étant alors accessibles que sous certaines conditions strictes. Malgré ces précautions, la nouvelle mouture est loin d’avoir fait l’unanimité à Bruxelles. Nombre de députés, d’extrême gauche, des verts, des socialistes ou des libéraux, trouvent les délais de conservations des données beaucoup trop longs.