La compagnie aérienne low cost Ryanair a repris ses attaques contre les gestionnaires d’aéroport, s’appuyant sur les baisses de trafic à Dublin ou Alicante pour justifier le bien-fondé de ses réclamations. Les communiqués publiés par la spécialiste irlandaise du vol pas cher le 24 avril 2012 reprennent des arguments déjà entendus mais désormais « étayés » par les chiffres. Selon Ryanair, l’aéroport de Dublin a ainsi perdu 1,4 million de passagers entre le premier trimestre 2008 et la même période cette année, soit 28% de son trafic. La baisse est toutefois plus relative par rapport à l’année dernière, -2% (3,7 millions de passagers entre janvier et mars 2012). La low cost relance donc ses appels au gouvernement irlandais pour « casser le monopole de DAA », le gestionnaire des trois principaux aéroports du pays, « comme c’est le cas au Royaume Uni » (où Edimbourg vient d’être vendu par BAA, NDLR), vendre les deux terminaux de l’aéroport de Dublin plus les aéroports de Shannon et Cork à la concurrence, supprimer la taxe tourisme, et annuler la hausse de 40% depuis 2010 des taxes prélevées par DAA. Ryanair utilise aussi la baisse du trafic à Alicante en Espagne pour justifier ses positions, qui l’avaient vu supprimer des routes plutôt que se plier à l’utilisation de passerelles et de subir l’augmentation des taxes d’aéroport imposées par AENA. Alicante aurait perdu 236 000 passagers en cinq mois, depuis le « départ » de Ryanair, dont 204 000 pour la seule low cost, « contrairement aux affirmations du gestionnaire » qui déclarait que les suppressions de lignes seraient compensées par l’arrivée d’autres compagnies aériennes. Le porte-parole de Ryanair Stephen McNamara affirme qu’il n’est « pas trop tard » pour Alicante, qui devrait abandonner sa politique d’utilisation des passerelles et permettre à la low cost de revenir à l’embarquement et au débarquement des passagers au pied de l’avion, « comme c’était le cas entre 2007 et 2011 ». Ryanair propose aujourd’hui 71 routes à Dublin (dont dix en France), et 44 vers Alicante (y compris Paris – Beauvais).