Le Ministre du transport indonésien a avoué samedi 12 mai que les boîtes noires du Sukhoi Superjet 100 (SSJ), qui s'est crashé mercredi tuant la quarantaine d'occupants, étaient toujours introuvables. Les recherches se poursuivent, mais en attendant, les hypothèses sur les causes du crash font florès. L’avion russe SSJ de Soukhoï, qui s’est crashé mercredi dernier, s’est désintégré sur le flanc du Mont Halimun Salak, un volcan de plus de 2200 mètres. Douze corps en mauvais état ont été récupérés. Il faudra le recours aux analyses ADN pour les identifier, les autorités russes ayant déjà annoncé qu’elles allaient dépêché un expert en la matière pour assister les Indonésiens au processus d’identification. En revanche, les boîtes noires, toujours introuvables, étaient toujours activement recherchées ce samedi 12 mai. Plusieurs centaines de personnes ont été dépêchées sur place, une zone difficilement accessible. Alors que l’enquête ne fait que commencer, les langues se délient sur les causes possibles du drame qui aurait fait une quarantaine de morts (les officiels locaux parlent de 46 personnes à bord). Il y aurait eu à bord huit Russes, un Français travaillant pour le motoriste français Snecma, partie prenante dans le développement de ce nouvel avion russe, un Américain, les autres victimes étant indonésiennes. Pour certains commentateurs, il s’agit de savoir pourquoi le pilote a demandé la permission de descendre de 10 000 (3 000 mètres) à 5 900 pieds (1800 mètres) alors qu’il y avait une montagne de plus de 7 250 pieds (2 200 mètres) dans les parages. La permission lui avait pourtant été accordée. « Il s’approchait de la base militaire Atang Senjaya, une base militaire qui est une zone sûre pour voler à basse altitude, et nous savons qu’il est bien effectivement descendu à 6 000 pieds. Nous pensons qu’il a voulu montrer aux passagers, la base militaire », a déclaré Herry Bakti, directeur général de l’aviation en Indonésie, poursuivant que savoir ce qui a pu se passer par la suite, n’était pas bien clair. Selon Sukhoi, le pilote russe aux commandes, Alexander Yablontsev, plus de dix mille heures de vol, était l’un des meilleurs de Russie. C’était la première fois qu’il volait en Indonésie. Certains experts russes ont quand même déclaré jeudi qu’il aurait pu violer des règles de sécurité. Moscou a d’ailleurs ouvert une enquête à ce sujet. Un pilote de Garuda Indonesia a de son côté déclaré qu’il est peu probable que l’utilisation à bord de téléphones cellulaires soit la cause du crash, indiquant que sur les Airbus A330 de sa compagnie, leur utilisation ne cause pas de grosses perturbations.  « Il y a d’autres facteurs  possibles, a-t-il déclaré au Jakarta Post, comme l’erreur humaine, une base de données obsolète ou un système  d’alerte défaillant », avant de rajouter qu’il fallait attendre les résultats de l’enquête et ne pas trop lancer d’explications sur le crash pour ne pas rajouter au chagrin des familles de victimes. Les données météo indiquent une bonne visibilité, sans exclure qu’un nuage local proche de la montagne ait pu momentanément gêner la visibilité du pilote. Les deux compagnies possédant à ce jour des Superjet 100 , l’Arménienne Armavia et la russe Aeroflot, pourront continer de les opérer. Aeroflot (30 en commande) qui en exploite déjà six unités a annoncé qu’elle ne renonçait pas à son « intention d’exploiter le SSJ ». « Tous les SSJ subissent une révision technique quotidienne », a-t-elle ajouté.