Pierre-Emmanuel Neurohr, un militant de la cause environnementale, qui a, par deux fois, empêché le décollage d’un avion à Roissy Charles de Gaulle il y a un mois, a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende. Cet ancien salarié de Greenpeace, qui en veut plus particulièrement à l’avion, « machine la plus destructrice qui soit en ce début de XXIe siècle », avait fomenté deux escapades sur la piste de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Muni d’une pince, le 6 juin dernier, il coupe le grillage et se dirige tranquillement vers la piste, se positionnant bien en face d’un Airbus A320 pour l’empêcher de décoller. Interpellé mais remis en liberté, il déroge à son contrôle judiciaire lui interdisant d’approcher Roissy, deux jours plus tard en faisant une nouvelle incartade sur la piste, se plaçant cette fois-ci derrière un appareil. Le tribunal  correctionnel qui le jugeait le 2 juillet dernier l’a condamné à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amendes pour « entrave à la navigation aérienne », « dégradation » et « intrusion dans une zone protégée ». Il s’est défendu en indiquant que les avions étaient de grands pollueurs aujourd’hui et que son geste l’était pour une grande cause : la défense environnementale.  « Avec le problème du changement climatique, ce que je dis aujourd'hui va devenir demain une évidence pour beaucoup », s’est-t-il expliqué devant les magistrats. « C'est au Parlement de changer les lois », lui a répondu Jean-Pierre Menabé, président de la 14e chambre. « Vos moyens de pression, vous les utilisez en infraction avec la loi », a ajouté le magistrat. Le tribunal n’a cependant pas retenu la requête du parquet d’une mise à l'épreuve et l'interdiction de se présenter sur toute zone aéroportuaire. Pierre-Emmanuel Neurohr, qui a la dent dure contre les avions, grands responsables selon lui de la destruction accélérée de la planète Terre, ce qui finira fatalement par un « génocide humain », a promis à la fin de l’audience, qu’il recommencerait.