Alors que le délégué régional de la compagnie française, Philippe Barbieri, évoquait clairement la semaine dernière la possibilité d’une fermeture de la ligne Paris – Los Angeles – Papeete, son PDG, Alexandre de Juniac, a affirmé qu’elle continuerait à desservir la Polynésie. Reste à savoir comment. Une première réunion a eu lieu hier pour cadrer les négociations qui dureront six semaines. Alexandre de Juniac a donc tenté de rassurer en début de semaine, en affirmant que « Papeete est une des liaisons les plus déficitaires d'Air France. Mais nous continuerons à desservir Papeete. » Les syndicats restent toutefois méfiants Alexandre de Juniac n’ayant pas parlé de pérenniser la base polynésienne. Au sortir de la « réunion de cadrage et méthodologie », des premières pistes de réduction des coûts ont été dévoilées. Trois scénarios seraient à l’étude, mais un seul permettrait de sauver les 116 emplois sur l’île, selon le délégué syndical de l’UNSA. Il s’agirait d’opérer deux de des trois rotations hebdomadaires jusqu’à Paris et non Los Angeles, au lieu d’une à l’heure actuelle. Mais cette solution est contraignante, puisqu’elle obligerait les PNC à passer jusqu’à 21 jours par mois hors de Polynésie, parfois trois mois de suite. Cependant, les syndicalistes se disent prêts à de grands sacrifices, en accord avec le personnel navigant commercial. Ils craignent en effet qu’Air France abandonne de fait la portion Los Angeles – Papeete au profit d’Air Tahiti Nui, avec qui elle partage ses codes. Cette solution garantirait à moindre coût la continuité territoriale réclamée cette semaine par le ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel. Pour rappel, Air France a déjà mis en place des mesures d’économies sur cette ligne. Depuis avril, ses vols Paris – Los Angeles – Papeete sont opérés avec onze PNC au lieu de douze, grâce à la suppression de la première classe sur ses Boeing 777-200, ce qui lui a permis de gagner 61 sièges.