Le vol inaugural du nouveau Bombardier C-Series a été repoussé d’au moins six mois à la fin juin de l’année prochaine, le constructeur canadien rencontrant des problèmes avec ses fournisseurs. Alors qu’il était prévu vers la fin de l’année, le premier vol du biréacteur de 100-150 places a été repoussé au plus tôt à la fin juin 2013, le PDG de Bombardier Pierre Beaudoin expliquant le 7 novembre 2013 que certains fournisseurs rencontraient des problèmes pour livrer en temps et en heure les pièces attendues pour le premier modèle destiné à voler (dont l’assemblage a commencé le mois dernier). Il précise toutefois que seul le CS100 est concerné par ce retard avec une entrée en service désormais prévue pour mi-2014, soit six mois avant le grand frère CS300. L’annonce officielle du retard du programme a été plutôt bien accueillie par les clients : la compagnie aérienne Republic Airways (40 CS300 commandés plus autant en option) a par exemple déclaré dans les colonnes du Globe and Mail qu’il était plus important pour elle d’avoir « un design et une fiabilité maitrisés dès le début » plutôt qu’une livraison rapide à une date « arbitraire » auto-imposée par le constructeur. Et il serait étonnant de voir ce retard, mineur comparé à ceux subis par les programmes Airbus A380, A350 ou Boeing 787 Dreamliner, entrainer des annulations de commandes. Rappelons que les C-Series, qui doivent concurrencer les plus petits membres des familles A320 et 737, ont accumulé 138 commandes fermes et 214 options, pour entre autres Swiss (premier client, 30), Korean Air (10), PrivatAir (5) ou les sociétés de leasing Lease Corporation International (Irlande, 20) et Braathens (Suède, 10). Qatar Airways a également exprimé son intérêt, mais ne devrait pas prendre de décision avant environ six mois. Le retard a été annoncé en même temps que les résultats financiers du troisième trimestre de Bombardier, qui a vu son bénéfice progresser de 11% par rapport à la même période en 2011 à 212 millions de dollars.