Quelques mois après la publication par Aéroports de Paris (ADP) d’un rapport sur l’impact économique positif d’Orly et Roissy, une association de défense des riverains d’aéroports publie sa propre étude (réalisée par le cabinet CE Delf), selon laquelle les vols de nuit peuvent être réduits par deux à Roissy sans pour autant affecter l’activité économique de l’aéroport. Roissy CDG, second aéroport d’Europe en terme de passager, est aussi le premier en terme de trafic aérien de nuit. Comme le rappelle CE Delf, 61.255 vols de nuit ont été enregistrés en 2010 à Roissy, contre seulement 27.200 à Londres Heathrow et 40.515 à Francfort, ce dernier ayant depuis introduit un couvre-feu de 23h à 05h. Selon ADP, l’activité nocturne de Roissy (surtout du fret et des vols express) générerait 27.000 emplois directs et 4,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Une estimation fausse selon l'Association de défense contre les nuisances aériennes (ADVOCNAR), pour qui cet impact économique est surestimé, car « le modèle couramment utilisé, développé par le Conseil international des aéroports en Europe (ACI Europe) […] ne comprend que les impacts économiques positifs ; les impacts négatifs comme les dépenses touristiques à l'étranger et l'augmentation des importations, sont ignorés ». Mais surtout, il ne prend pas en compte le coût environnemental du survol de nuit et celui de l’impact sanitaire sur les populations voisines de l’aéroport (hypertension, troubles du sommeil, etc.). Par conséquent, Roissy pourrait tout à fait réduire ses vols de nuit par deux sans impact économique réel majeur, estime l’ ADVOCNAR, qui réclamait auparavant un couvre-feu comme à Orly. L’association aimerait que la plate-forme parisienne prenne exemple sur ses voisins européens, tels Francfort ou encore Amsterdam-Schiphol qui ont « clairement la volonté de concilier croissance économique et réduction d'effets collatéraux tels que le bruit ».