Le NTSB n’a toujours pas trouvé d’explication aux problèmes rencontré par les batteries lithium-ion des Boeing 787 Dreamliner, dont un incendie début janvier a entrainé l’immobilisation indéfiniment de tous les appareils en service. Dans son communiqué diffusé le 27 janvier 2013, le quatrième depuis l’incendie à bord d’un 787 de la compagnie aérienne Japan Airlines à Boston vingt jours plus tôt, l’équivalent américain de notre BEA a précisé que l’appareil avait été livré le 20 décembre 2012 et avait effectué 22 vols pour une durée totale de 169 heures. L’analyse de la batterie endommagée (celle de l’APU) n’a pour l’instant rien donné, mais le NTSB précise que celui de la batterie principale – intacte – n’avait révélé « aucune anomalie évidente », d’autres examens étant en cours dans ses laboratoires de Washington. Autres pistes apparemment abandonnées, celles de l’alimentation du démarreur de l’APU fabriqué par Securaplane et du contrôleur de l’APU (Aerospace System), les deux composants ayant fonctionné normalement « sans découverte significative ». Au Japon, les enquêteurs n’ont rien tiré des cartes-mères du système de contrôle de l’APU, trop endommagées dans l’incendie. L’absence de nouvelles a conduit les analystes les plus pessimistes commencent à parler de plusieurs mois, voire un an avant la fin de l’enquête, ce qui serait un coup très dur pour Boeing et pour ses clients. Tout délai de plus de six mois entrainerait automatiquement des annulations de commandes, selon certains, même si tous reconnaissent qu’on n’en est pas encore là. Au coût des réparations des 50 Dreamliner en service viendrait s’ajouter celui de la cinquantaine en assemblage, le constructeur ayant décidé de ne pas arrêter la production mais seulement suspendre les livraisons, et celui éventuellement des compensations. Outre les centaines d’annulations d’All Nippon Airways détaillées hier (pas de vol avant le 18 février au plus tôt), les autres clients du Dreamliner ont également précisé les conséquences de l’immobilisation : Air India remplacera ses 787 au moins jusqu’au 17 février sur les routes vers Paris, Francfort ou Dubaï et sur les vols intérieurs, et JAL les siens jusqu’au 3 au plus tôt. Qatar Airways a supprimé l’un de ses cinq vols quotidiens vers Londres et annulé le déploiement prévu vers Perth le mois prochain, et LOT Polish Airlines refusera les trois livraisons prévues en mars si le problème n’est pas réglé. United Airlines n’opèrera pas ses 787 vers Lagos ou Tokyo avant la mi-février, tandis que LAN Airlines et Ethiopian Airlines restent discrètes sur le sujet.