Le PDG de la compagnie aérienne Iberia Rafael Sanchez-Lozano a démissionné hier avec effet immédiat, et a été remplacé par son homologue à la tête de la filiale low cost Iberia Express Luis Gallego. En annonçant son départ « d’un commun accord » de la filiale espagnole du groupe IAG, M. Sanchez-Lozano a expliqué qu’il était « temps de passer la main » après trois ans passés à la tête de « cette formidable compagnie ». «Nous avons signé un accord avec le médiateur et la majorité des syndicats », a-t-il expliqué à propos de la restructuration de la compagnie « qui entre dans une nouvelle phase ». Rappelons que suite à une série de grèves de cinq jours qui lui ont coûté des dizaines de millions d’euros, Iberia a trouvé un accord avec les syndicats le 13 mars dernier, entérinant la réduction du nombre de suppressions d’emplois de 3807 à 3141, la limitation à 14% des baisses de salaires pour les navigants et 7% pour les employés au sol restants, ou le passage de l’indemnité de départs de 20 à 35 jours entre autres mesures. Le nouveau PDG d’Iberia Luis Gallego, issu de la filiale dédiée au vol pas cher dont la création il y a un an avait elle aussi déclenché des grèves, s’est « réjouit de l’opportunité » et espère « mener la compagnie vers une nouvelle ère et un futur prometteur ». Willie Walsh, dirigeant d’IAG et de British Airways, a tenu à remercier le PDG sortant pour son « travail assidu » dans une période très difficile. Iberia, qui a perdu 850 millions d’euros entre 2008 et septembre 2012, devrait avec cette restructuration économiser chaque année 250 millions d’euros sur ses coûts salariaux, qui représentent environ 30% des ses coûts contre 24% en moyenne pour l’ensemble du groupe. D’ici la mi-2013, elle devrait réduire ses capacités de 15% et supprimer de sa flotte 25 avions. Le groupe IAG, dont les pertes de 997 millions l’année dernière sont en grande partie imputables à la compagnie ibérique, a d’autre part relevé son offre de 7 à 9,25 euros pour le rachat des actions de la low cost Vueling qu’il ne détient pas encore. On se souvient que le conseil d’administration de la low cost basée à l’aéroport de Barcelone avait refusé le 8 mars l’OPA lancée en novembre par IAG, qui souhaite racheter les 54,15% d’actions non détenues par Iberia.