La compagnie aérienne Alitalia a nommé son nouveau patron, Gabriele Del Torchio, issu du fabriquant de moto Ducati, pour remplacer Andrea Ragnetti qui avait démissionné en février après avoir présenté des pertes de 280 millions d’euros en 2012. Le nouveau dirigeant de la compagnie nationale italienne a du pain sur la planche. Nommé le 18 avril 2013 par le conseil d’administration, il va devoir s’atteler à une restructuration sévère, dont les détails pourraient être annoncés lors de la prochaine assemblée générale en juin. Des suppressions de postes et une réduction de la flotte sont attendues, à l’instar de ce qui s’est passé chez Iberia par exemple, mais aussi une nouvelle recapitalisation après celle de février, quand les actionnaires avaient sortis 150 millions d’euros de leurs poches. Parmi ces actionnaires se trouve Air France – KLM, qui détient 25% du capital de sa partenaire dans l’alliance SkyTeam. Or des doutes planent sur la volonté du groupe franco-néerlandais de remettre la main au portefeuille, en raison d’une part de ses propres difficultés financières, et d’autre part de la capacité d’Alitalia à se redresser notamment face à la concurrence des low cost (easyJet a par exemple mis fin à son monopole sur le très rentable Rome – Milan Linate). La Tribune explique en outre que le changement de direction à la tête d’Air France – KLM n’est pas une bonne nouvelle pour Alitalia, qui avait toujours pu compter sur Jean-Cyril Spinetta. L’idée d’une fusion semble désormais bien loin, la dette d’un milliard d’euros étant un obstacle supplémentaire. Une solution évoquée un peu partout serait l’intervention d’Etihad Airways, qui partage ses codes avec Alitalia et vient de signer un accord stratégique avec Air France – KLM. Outre l’apport financier, elle permettrait au transporteur italien de renforcer à moindre coût son activité moyen-courrier, qui outre la concurrence de Lufthansa dans le nord de l’Italie vient de voir Emirates Airlines lancer un Milan – New York. Mais la compagnie des Emirats Arabes Unis n’a pour l’instant pas montré grand enthousiasme.