Le stress avant de prendre un vol est un phénomène bien connu et identifié. Et c’est souvent lui le responsable d’oublis d’objets les plus divers au sein d’un Terminal aéroportuaire. Ainsi, le service objets trouvés du Terminal 2 de Paris Charles de Gaulle (il en existe un second au Terminal 1) récupère de 30 000 à 35 000 objets trouvés par an. Christine Horvath et son équipe de 7 personnes y travaillent 7 jours sur 7, 365 jours par an, récupèrent les objets trouvés, les identifient, les classent, dans l'attente que leurs propriétaires viennent éventuellement les réclamer. Caverne d'Ali Baba « Cela peut aller de 10 objets/jour à 300 objets / jour en pleine saison estivale », explique Christine Horvath, manager du service objets trouvés du T2 à CDG. Dans cette petite caverne d’Ali Baba, les objets les plus inattendus s’y accumulent dans un joli capharnaüm de sacs scellés jonchant le sol, de caisses  et d’étagères bondées de multiples objets, de la canne en bois, aux livres, lunettes, parapluies, sacs en tous genres, vêtements, souvenirs… à l’intérieur d’un local plutôt exigu situé à côté de la poste et du guichet location voiture du Terminal 2 (à la jonction AC et BD). Air-journal-objets trouves1 Objets insolites On y retrouve pêle-mêle bijoux, paires de lunettes, appareils électroniques et même des béquilles dépareillées, comme quoi le passager peut se sentir pousser des ailes avant de monter à bord. Plus insolite. Ce service y a enregistré des dentiers (4 fois par an en moyenne) que les propriétaires s’empressent de venir récupérer, selon Christine Horvath, des menottes de professionnels – oubliées par un policier !?- un gouvernail de bateau, une mallette scientifique pour étudier la fiente des éléphants, une casquette de police, une veste de commandant de bord, la panoplie du chef d’orchestre avec toutes ses partitions… et même une robe de mariée – mais où avait donc la tête la future épouse ?Air-journal-objets trouves2   Air France a son propre service d’objets trouvés
« Air France possède son propre service d’objets trouvés. Ainsi, les objets perdus à l’intérieur des avions ou dans les salons privés concernent uniquement les compagnies aériennes et n’atterrissent pas dans cet endroit », explique Christine Horvath.
Ici ne sont acheminés par agents de sécurité, police, passagers et autre personnel que les objets laissés à l’abandon au poste d’inspection filtrage, parkings et bien sûr les terminaux.
« Un objet perdu peut aussi bien être ramené dans l’heure, le lendemain ou deux à trois jours après selon la réactivité des personnes. »
Air-journal Objets trouves 3 Equipement électronique Ce sont d’abord les objets les plus courants que l’on égare ou que l’on oublie, avant tout les bagages à main et autres petits sacs à dos. Les objets de dernière technologie sont aussi l’objet de nombreux oublis par leurs propriétaires : ordinateurs, tablettes numériques, livres électroniques,  iPhones et autres smarthphones, appareils photo, camescopes…
« On s’occupe en priorité de ceux qui perdent leur portefeuille, ordinateur, tablette… D’ailleurs, majoritairement, on s’aperçoit que ce sont les secrétaires ou les collègues qui appellent à l’aide ».
Nombre de distraits oublient aussi pièces d’identités ou autres certificats d’immatriculation. Les People tout aussi distraits Les personnalités connues ne sont pas en reste puisque Eve Ruggiéri y a un jour oublié son costume de présentation pour un gala, David Guetta son sac, DSK a oublié son Blackberry  –« c’était avant que ne lui arrive son histoire », confie la manager, le frère de PPDA sa carte bleue, Lambert Wilson son sac à dos, un écrivain son ordinateur… Pour les récupérer, il suffit de remplir un formulaire de perte via le site d’Aéroports de Paris (onglet « Formalités et Infos pratiques », puis « Objets trouvés ») ou envoyer un mail à objetstrouvescdg2@adp.fr), ou encore se déplacer sur l’un des bureaux objets trouvés d’Aéroports de Paris.
« Il n’y a pas de numéro de téléphone public, tout simplement parce qu’on ne pourrait pas répondre à tous les appels. »
Les appareils électroniques vite récupérés Mais tous les objets trouvés ne retrouveront pas leurs propriétaires. Cela dépend d’abord du type d’objets. En premier lieu, ce sont les appareils électroniques (tablettes, ordinateurs…) qui sont le plus souvent récupérés.
« Hors téléphone portables, environ 75 % des appareils électroniques (tablettes, iPads, ordinateurs…) sont récupérés par leurs propriétaires. Il nous est même arrivé d’en restituer jusqu’à 100 %, mais c’est rare. Pour les téléphones, cela dépend de la marque et de son ancienneté. Par exemple, les iPhone 5 sont toujours récupérés. Mais en réalité, on est plutôt envahi de petits objets, des vêtements usagers ou sans marque que les propriétaires dédaignent à venir récupérer, mais il ne faut pas oublier non plus de petits objets comme des bijoux qui ont seulement une valeur sentimentale, et qui eux seront réclamés. Globalement, on restitue environ 40 % des objets. » Air-journal_objets trouves
Si le propriétaire ne vient pas se faire connaître, ils sont envoyés toutes les deux semaines au service d’objets trouvés à Paris (36 rue des Morillons dans le 15ème arrondissement de Paris) dont dépend ce service. Là-bas, les tête-en-l'air ont encore la possibilité d’aller les récupérer. La faute au stress ?
« A partir du moment où ils sont dans l’aérogare, les passagers ont beaucoup de stress. Dans un même temps, ils relâchent leur attention, c’est ce qui peut expliquer la perte d’objets plus ou chers et de valeur. Les salles d’embarquement sont bruyantes, on y entend plein d’annonces. A l’une d’elles qui nous semble destinée, on se précipite et de nombreuses personnes oublient alors leurs ordinateurs encore branchés. Notamment dans la salle d’embarquement du S4, où tous les sièges sont équipés de prise permettant de charger son téléphone, son ordinateur. » Christine Horvath, directrice du service objets trouvés du T2 à CDG.Air-journal-objets trouves4 Les coulisses des objets trouvés en vidéo :  http://www.youtube.com/watch?v=T-TpfIqsf4o