Un test réalisé par cinq personnes le mois dernier à l’aéroport de Charleroi leur a permis de passer des objets prohibés, y compris des explosifs factices, sans être interceptés par la sécurité – un secteur où le gestionnaire estime que le « risque zéro n’existe pas ». Pour son enquête menée en juillet 2013, le petit groupe avait choisi huit objets allant des faux explosifs (450 grammes, ce qui devrait être suffisant pour détruire un avion en vol) à un couteau en passant par une grenade, une arme démontée ou une machette. Si cinq ont été interceptés, trois ont franchi les contrôles de sécurité dont les explosifs, dissimulés dans un sac photo, ou un couteau caché dans le soutien-gorge de la journaliste de Soir Magazine. Un employé de la société belge Tactical5, spécialisée dans la sécurité portuaire et aéroportuaire et particulièrement dans les explosifs et la formation, faisait partie de l’équipe. Cité dans la Libre Belgique, le directeur commercial de l'aéroport de Charleroi David Gering reconnaît que les contrôles ne sont pas parfaits, car dépendant de facteurs humains parmi lesquels la routine. Comme Zaventem dans la capitale Bruxelles et d’autres, explique-t-il, l’aéroport Brussels South « engage des sociétés externes pour contrôler le travail des sous-traitants, preuve de sa vigilance ». Et il insiste sur le fait « qu'aucun problème grave lié à la sûreté » n'a été relevé en dix ans, malgré l’augmentation constante de la fréquentation. Et qu’un audit mené en 2010 par la Commission Européenne « avait répondu à 100% des attentes ». Tactical5 de son côté affirme que « 60% en moyenne » des objets illicites apportés dans les aéroports échappent aux contrôles de sécurité – un problème pour lequel elle bien sûr des solutions.