Décidément, Marine Le Pen, la présidente du Front National (FN), est sur tous les fronts politiques. Elle n'a pas tardé à réagir à l'annonce hier de la suppression de 2800 postes chez Air France en 2014 dans le cadre de la poursuite du plan de restructuration Transform 2015. La patronne du parti populiste sollicite une intervention de l'Etat, tenant paradoxalement le même discours que les administrateurs salariés d'Air France et de certains syndicalistes. Dans son communiqué, elle demande à l'Etat de "définir une véritable stratégie pour enrayer le déclin économique et social de cette entreprise et lui redonner un cap". Selon elle, Air France doit rester un service public, peu importe le coût. "L’Etat possède encore plus de 15% du capital d’Air France, dit Marine Le Pen, à ce titre, il doit pouvoir dire son désaccord devant un tel plan social, conséquence de décisions de gestion hasardeuses prises ces dernières années. De toute évidence, la privatisation de la compagnie en 2003 n’a pas été couronnée de succès (6ème année consécutive de pertes d’exploitation) et il est temps que l’Etat réintervienne. C’est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit là d’une activité stratégique pour la France. Si Air France continue de s’enfoncer, nous perdrons un acteur essentiel de la souveraineté de la France en matière de transports". "Si l’Etat, dans les conditions actuelles, n’a pas les moyens d’intervenir et de contrer ce plan social, il faut alors qu’il réfléchisse à augmenter sa participation dans l’entreprise. Cela ne représente pas une fortune. Pour arriver à 51% de participation au capital de la compagnie (la capitalisation représente au total 2 milliards d’euros), il lui faudrait débourser 700 millions d’euros. Cette dépense pourrait être compensée par la cession de quelques participations non stratégiques d’Air France-KLM dans d’autres sociétés", estime la présidente du FN.