Les dirigeants du Ryanair Pilot Group, qui affirme représenter la moitié des 3200 pilotes de la compagnie aérienne low cost Ryanair, ont réclamé de meilleurs conditions de travail et appelé à la négociation, tout en se gardant d’évoquer la question de la sécurité. Pas de polémique lors de la première conférence de presse du RPG le 29 octobre 2013 à Bruxelles, mais un discours digne du syndicat qu’il veut devenir : l’association veut de meilleures conditions de travail, à commencer par un contrat de base commun à tous les pilotes et « respectant le droit du travail où ils exercent ». Le président par intérim du RPG Evert van Zwol explique qu’il s’agit de la « priorité numéro 1 » des pilotes rencontrés ces derniers mois sur l’ensemble des bases européennes de Ryanair, alors que la low cost pratique un contrat de droit irlandais (qui lui a valu des ennuis judiciaires, notamment à Marseille) et que 72% de ses employés travaillent à la prestation. Le RPG cite également parmi ses revendications une amélioration du système de congés annuels, des transferts entre bases – et la réintégration de pilotes « disciplinés » pour avoir réclamé une représentation syndicale. Et le groupe répond au PDG Michael O’Leary qui aurait affirmé être prêt à discuter avec les représentants de 1601 des 3200 pilotes : « nous serons très heureux de fixer la date et le lieu pour entamer des discussions au nom de plus de la moitié des pilotes volant pour Ryanair ». La seule mention aux problèmes de sécurité reprochés à Ryanair a été un bref « c’est du ressort des autorités publiques » - dont l’Irish Aviation Authority qui avait traité le documentaire de la chaine de télévision Channel 4 d’attaque dévoyée basée sur des informations fausses. John Goss, pilote de Ryanair licencié pour avoir participé au documentaire, était présent à la conférence de presse. Ryanair a entamé des poursuites judiciaires contre le RPG il y a une dizaine de jours, rapportait le Irish Times du 22 octobre, mais n’a pas encore commenté les propos tenus hier. La low cost ne reconnait pas le groupe, arguant entre autres que les cinq membres du conseil incluent quatre pilotes de compagnies concurrentes – Aer Lingus, KLM, Air France et Southwest Airlines – « prouvant que le syndicat European Cockpit Association n’a pas assez de pilotes Ryanair pour même former un comité ». On rappellera que Ryanair avait essayé en août d’effacer toute trace de RPG sur les réseaux sociaux, afin de reprendre le « contrôle de toutes les pages Ryanair pour empêcher que des trolls se fassent passer pour Ryanair ». Les fermetures de la page Facebook de RPG ou de son compte Twitter n’ont duré que quelques jours, mais des actions devant la justice californienne seraient toujours en cours. A Dublin, la low cost a également poursuivi pour diffamation des pilotes ayant mis en ligne des commentaires sur la sécurité (dans le cas d’accords amiables, le montant des paiements a été versé à des organisations caritatives).