Suite à une seconde réunion de négociations entre syndicats et la direction Air France le 29 janvier dernier et concernant le développement de transavia.com, la Syndicat des pilotes Air France (Spaf) demande la modification du projet d’accord proposé et met la pression sur la direction en menaçant d’une grève de 6 jours renouvelables avant le 31 mars prochain. Pour retrouver l'équilibre sur le segment du court et moyen-courrier, Air France-KLM a placé de grandes ambitions en sa filiale low cost transavia.com à la manière de ce qu’a fait Lufthansa en transférant de nombreux vols point à point en Europe et en Allemagne hors les deux hubs de Francfort et Munich à sa filiale low cost Germanwings. Mais pour le Spaf, l’accord en ce sens proposé par la direction d’Air France n’est rien de moins que le début du transfert d’activité du moyen-courrier Air France vers Transavia et une nouvelle attaque dogmatique contre le contrat de travail des pilotes. Aussi appellera-t-il à un arrêt de travail de 6 jours renouvelables avant le 31 mars 2014 s’il ne reçoit aucune réponse positive de la part de la direction. Utiliser Transavia dans un autre but que celui initialement destiné au segment loisirs (tours opérateurs essentiellement) « est une erreur stratégique », annonce le Spaf dans son communiqué. « Le low cost est en pleine mutation et révise complètement son modèle fondateur. Il cherche à monter en gamme et en qualité pour venir se positionner sur le marché Business des majors. Or, Air France a (encore) l’avantage : une notoriété, un savoir-faire et un réseau ! » En guise d’explication à l’incurie de la direction sur ce segment déficitaire, le syndicat préfère mettre en cause « l’impossibilité d’Air France à se réformer », soit « l’organisation du siège social, c’est à dire le manque de compétences et d’implication réelle » des directeurs, de leurs collaborateurs. Selon le Spaf, la réponse à la concurrence des compagnies telles qu’Easyjet ou Vueling doit reposer sur les moyens propres d’Air France, avec : - Des avions et des pilotes Air France dans des conditions qui sont celles du  moyen-courrier Air France et qui pourraient être adaptées suite à l’extension du réseau vers de nouvelles dessertes. - Le maintien de l’intégrité du périmètre Air France sans transfert d’activité vers Transavia, laquelle devrait pouvoir trouver les moyens de son développement sans cannibaliser sa maison-mère. Selon la Tribune de mi-janvier, la compagnie aérienne Air France était sur le point de passer un accord avec le syndicat de pilotes SNPL d’Air France, majoritaire avec 71 % des voix. Il permettrait à la filiale low cost Transavia de lancer les quinze nouvelles liaisons prévues au printemps, Air France louant pour cela à sa filiale low cost entre deux et six Airbus A320 avec équipage (wet lease) pour un an, les pilotes étant soumis aux mêmes conditions de travail et de salaires que ceux de Transavia (hôtesses, stewards et personnel au sol restant ceux de la low cost). Rappelons aussi que l'un des principaux écueils à la croissance de transavia pour la direction d’Air France est le champ de périmètre signé lors de la création de la compagnie low cost en 2007, limitant sa flotte à 14 appareils.