Publié le 1 mai 2024 à 00h03
Vers un long-courrier sino-russe ?
Publié le 18 février 2014 à 09h00 par François Duclos
Des constructeurs aéronautiques russe et chinois vont s’allier pour produire un avion long-courrier widebody, avec pour but une entrée en service entre 2023 et 2025.
Dans son entretien avec Aviation Week, le président du groupe United Aircraft Corp (propriétaire d’Irkut) Mikhail Pogosyan annonce qu’une étude de faisabilité sera conclue dans quelques mois, suite à laquelle le programme pourrait être lancé. « Le segment du long-courrier widebody est plutôt intéressant pour nous » explique-t-il, avant d’avouer qu’il faudra étudier attentivement le marché et « définir clairement le niveau technologique nécessaire pour entrer sur ce marché très compétitif, avec un produit apportant de nouvelles solutions qualitatives ». Le futur partenaire chinois n’est pas nommé par le PDG, mais le magazine penche pour Comac avec qui Irkut a signé en 2012 un accord de développement justement pour un futur long-courrier de la taille de l’Airbus A330, destiné aux marchés intérieurs russe et chinois mais aussi à l’exportation.
Irkut et Comac sont tous deux aux prises avec le lancement de leurs monocouloirs respectifs, le MS-21 et le C919. Le premier, pouvant accueillir entre 150 et 212 passagers, devrait voler pour la première fois l’année prochaine, et entrer en service en 2017 ; il a été commandé à 257 exemplaires fermes plus 39 options en Russie (Aeroflot surtout) et en Turquie. Le deuxième (158 à 174 places) a engrangé 400 commandes, principalement en Chine mais aussi par les sociétés de leasing GECAS ou ILFC, et devrait entrer en service en 2017 ou 2018 (l’autre programme de Comac, l’ARJ21, doit entre en service au printemps 2015 chez Chengdu Airlines).
Si la concurrence de l’A330, de l’A350 ou du Boeing 787 Dreamliner peut sembler dantesque, Aviation Week rappelle que le futur widebody sino-russe aura au moins un avantage : il bénéficiera des dernières technologies de réacteurs. La menace est lointaine mais le projet ne sera pas ignoré par les deux géants, surtout chez Airbus qui doit décider si une version remotorisée de l’A330 vaut le coup d’être lancée ; une décision qui interviendra cette année selon le président des programmes Tony Williams, cité par le magazine, les 255 commandes non livrées pour l’A330 actuel garantissant une production jusqu’à 2016, voire 2018 si les achats enregistrés ces derniers mois continuent.
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pierreantoine a commenté :
18 février 2014 - 12 h 15 min
Sans médire, je ne suis pas certain qu’un mix Ilyushin – Comac porte préjudice aux constructeurs occidentaux.
Russie et Chine ont certes une industrie aéronautique (sponsorisée par Airbus entre autres en Chine) mais leurs modèles les plus récents n’ont pas encore fait beaucoup d’étincelles sur les marchés internationaux. Un sérieux effort reste à faire ds le domaine de la technologie.
Commercialement et financièrement, la valeur d’un tel accord, géré par des entreprises d’état est sujette à caution.
Pschitt a commenté :
18 février 2014 - 14 h 10 min
257 commandes internes- Russie pour le MS21 + 400 commandes-internes Chine pour le C919 cela fait déjà 627 appareils que ni Airbus ni Boeing ne vendront aux Russes /Chinois……En ce sens ces deux constructeurs occidentaux sont déjà prives de certains marches….LA sans doute est le plus grand préjudice a l’heure actuelle..mais quand même :ce sont des marches qui se referment dirait on…et la musique pourrait être la même sur du gros-porteur moyen courrier…Airbus sent déjà le vent du boulet avec son projet de A 330 remotorise..et peut être plus encore pour la version lourde/moyen courrier prévue du 330…..D’ici a ce que ces deux versions soient lancées “en coopération”sous une forme ou une autre avec les chinois,et assemblées en Chine pour pouvoir continuer a pénétrer ces marches…..
NICK a commenté :
18 février 2014 - 14 h 33 min
Personnellement, il faudrait pour Airbus se pencher sur l’A380 version fret.
allons a commenté :
18 février 2014 - 15 h 23 min
a déja été étudié et programmé mais pas assez de demande..
Capitaine93 a commenté :
18 février 2014 - 16 h 10 min
Ce fut un coup à la gorge quand Fedex a annulé ses commandes d’A380 Cargo
NICK a commenté :
18 février 2014 - 23 h 32 min
Annulées car Airbus a préféré se recentrer sur la version passagers qui prenait du retard. Il est vrai que ça a profité en partie au 747-8i…Mais maintenant que l’avenir de l’A380 est pérenne, et qu’aucun nouvel avion ne verra le jour chez Boeing/Airbus dans les 20-30 prochaines années, ça peut être une piste à explorer.
Groovy a commenté :
18 février 2014 - 18 h 05 min
Pour les chinois cela est sur que sa sera un vrai succès en revanche les russes heuuuh jaurai du mal a voler dans leur bordel.
pierreantoine a commenté :
18 février 2014 - 19 h 35 min
@pschitt
Sur ce site il y a qques jours, il était annoncé un chiffre vertigineux de commandes plausibles/nécessaires pour donner suite à la demande des pays comme Chine/Inde et par extension la Russie.
Un partenariat avec l’un ou l’autre des pays permettrait une meilleure entrée sur ces marchés, mais je ne crois pas que les mix I-Comac empièteront sur les autres marchés (coup de poker ou flair..?)
lionel a commenté :
19 février 2014 - 10 h 03 min
Ce sont les chinois qui ont raison : ils font fonctionner en priorité leur industrie nationale… Ce qui a été remarquable avec le développement du crh (tgv 100% chinois) va se produire avec l aéronautique. Je pense que dans 10 à 15 ans comac va tailler des croupieres à boeing et dans une moindre mesure à airbus (etant implanté à tianjin). Le marché chinois se refermera quand ils n auront plus besoin d aucune aide au niveau technique et technologique. On aurait dû faire de même en France. Quand on voit que la compagnie nationale a plus de 30% de son parc composé de boeings principalement des 777 je pense que c’est une décision complètement stupide de ne pas favoriser notre industrie. L état doit montrer l exemple…
allons a commenté :
19 février 2014 - 11 h 46 min
Et maintenant on est en train de leur brader le savoir faire de Peugeot ….
Pierreantoine a commenté :
19 février 2014 - 14 h 11 min
Question aux spécialistes: en quoi les Airbus produits en Chine diffèrent ils de ceux fabriqués en Europe? (Sharklets ? Motorisation.. Etc ).
Les améliorations du type sharklets font elles partie du contrat avec la Chine ?
Faire fonctionner son industrie en produisant du copier-coller ne suffit pas à la faire décoller. Le risque est moindre de voir la Chine générer des concurrents à Airbus/ Boeing ds un avenir aussi proche que 15 ans.
Au delà, je suggère de se référer aux cycles historiques du pays pour constater qu’il n’en sera rien.
Les Russes ont plus à perdre qu’à y gagner.