L’appel à la grève du 22 au 25 février 2014 chez Air France lancé par le syndicat de pilotes minoritaire SPAF est confirmé, la compagnie aérienne estimant cependant qu’elle n’aura pas d’impact sur les vols. Rien ne semble devoir arrêter la grève du samedi 22 au mardi 25, en pleine période de vacances scolaires, lancé par le Syndicat des pilotes d’Air France pour protester contre le transfert d’activités de l’activité moyen-courrier vers la filiale low cost Transavia. Dans son dernier communiqué, le syndicat estime avoir « mené les négociations relatives au projet d’accord de création d’un secteur loisirs moyen-courrier Air France jusqu’à leur terme », sans avoir obtenu satisfaction. Et il affirme que la direction a reconnu qu’il s’agit bien d’un transfert d’activité (qui « ne ferait qu’annihiler les résultats de la réforme entreprise : en réduisant l’activité, elle augmenterait, de fait, les coûts »), en raison du nombre limité de créneaux à l’aéroport de Paris-Orly, résultant en « la simplissime équation suivante : un vol Transavia en plus = un vol Air France en moins ». Le SPAF dénonce en outre le fait qu’Air France se base sur un business model low cost dépassé, « modèle d’ailleurs en pleine mutation. En effet, à l’heure où les low cost à la recherche de rentabilité évoluent pour tenter de capter le marché haute contribution, la Direction d’Air France voudrait faire le chemin inverse ». La « fuite vers Transavia s’avère plus être un dogme qu’une nécessité économique », alors que le syndicat réclame « des avions et des pilotes d’Air France dans des conditions qui sont celles du moyen-courrier Air France, qui pourraient être adaptées suite à l’extension du réseau vers de nouvelles dessertes ; et le maintien de l’intégrité du périmètre Air France sans transfert d’activité vers Transavia, laquelle doit pouvoir trouver les moyens de son développement sans cannibaliser sa maison mère ». Le préavis de 48 heures désormais obligatoire pour tout gréviste permet à la compagnie de l’alliance SkyTeam d’affirmer que le programme de vol sera normal pendant la grève. Et elle garde bon espoir de finalement conclure un accord avec les pilotes (dont le syndicat majoritaire SNPL n’a pas lancé d’appel à la grève), afin de permettre à la flotte de Transavia de dépasser les 14 avions (13 aujourd’hui) : elle veut en effet la faire gonfler à 16 en fin d’année, et 26 en 2016. D’ici là, Transavia voudrait lancer de nouvelles liaisons à Orly via la location pendant un an à sa maison-mère de 2 à 6 Airbus A320 avec équipage. Les pilotes AF seraient soumis aux mêmes conditions de travail et de salaires que ceux de Transavia mais bénéficieraient d’une incitation (hôtesses, stewards et personnel au sol restant ceux de la low cost).