Alexander Dobrindt, ministre des Transports allemand a recommandé l’introduction, à l’improviste, de tests d’alcoolémie et de drogues pour les pilotes de compagnies aériennes exerçant sur le territoire allemand. Cette proposition intervient suite au crash du vol 9525 de la Germanwings, dont le co-pilote Andreas Lubitz, souffrant de dépression, a volontairement précipité l’A320, le 24 mars dernier, contre les Alpes de Haute-Provence tuant les 150 occupants. Les différents procureurs chargés de l’enquête ont trouvé des preuves attestant que le co-pilote, qui avait souffert de dépression grave susceptible de lui faire perdre son emploi de pilote, avait étudié différentes méthodes de suicide tout en cachant sa maladie à son employeur. L’affaire avait suscité la polémique sur le secret médical des pilotes. « Je pense qu'il est raisonnable que les pilotes soient contrôlés par tests sur une base aléatoire sur leur consommation d'alcool, de drogues et de médicaments », a déclaré Alexander Dobrindt à Bild am Sonntag. Il affirme en outre que « les experts à travers le monde » plaident pour un tel dispositif capable de « renforcer la sécurité aérienne » et qu’il est important que des responsabilités soient données aux compagnies aériennes pour qu’elles procèdent à ces vérifications. Les compagnies aériennes devraient être responsables de ces tests, dit-il, ajoutant que «le système de contrôle sous cet aspect est déjà établi aux États-Unis et en Australie . L'Europe devrait suivre ». Premier voix discordante à se faire entendre, Markus Wahl, porte-parole du syndicat des pilotes allemands Vereinigung Cockpit (VC), a critiqué cette proposition. « De notre point de vue, les tests aléatoires prévus sont complètement erronés. Ils n’ont rien à voir avec la catastrophe de  Germanwings et mettront tout un groupe professionnel sous suspicion générale », a-t-il rétorqué dans le journal dominical Bild am Sonntag. Les mesures préconisées par l'Allemagne sont le reflets d’une réflexion menée par un groupe d'experts dirigé par l'organisme de réglementation de la sécurité aérienne en Europe en juillet dernier. Il y était recommandé l'amélioration du dépistage psychologique pour les nouveaux pilotes, tout en appelant à la création d'une base de données européenne, comprenant les détails des visites médicales ainsi que de meilleurs réseaux de soutien pour réduire les risques d'une tragédie similaire. Il  y était également préconisé l'introduction de tests de drogues et d’alcoolémie aléatoires auprès des pilotes ainsi qu’une meilleure surveillance des médecins responsables des contrôles médicaux réguliers.