Un spectaculaire nuage de cendres issu de l’éruption du volcan éthiopien Hayli Gubbi a traversé la mer Rouge, l’Arabie puis atteint le nord de l’Inde, entraînant une vague d’annulations et de retards de vols à l’aéroport de Delhi en Inde et sur plusieurs routes internationales.
Situé dans la région de l’Afar, en Éthiopie, le Hayli Gubbi est un volcan de type « bouclier » qui était considéré comme inactif depuis plusieurs milliers d’années. Son réveil brutal dimanche matin a projeté une colonne de cendres jusqu’à environ 14 à 15 km d’altitude, au niveau des couloirs aériens fréquentés par les vols moyen et long-courriers. Sous l’effet des vents en altitude, le panache a d’abord survolé la mer Rouge, le Yémen et Oman, avant de dériver vers le Pakistan puis le nord-ouest de l’Inde, en particulier le Gujarat, le Rajasthan et la région de Delhi. Les centres de veille spécialisés, comme le Volcanic Ash Advisory Centre (VAAC) de Toulouse, suivent en continu cette dérive grâce aux images satellites et aux modèles de dispersion.
Selon le directeur général du service météorologique indien (IMD), Mrutyunjay Mohapatra, « la zone affectée se situe entre environ 8,5 km et 15 km au-dessus du niveau de la mer ». À ces altitudes, le nuage concerne avant tout les trajectoires des avions de ligne, et beaucoup moins l’air respiré par les habitants au sol.
En Inde, le nuage de cendres a entraîné l’annulation, le retard ou le déroutement de plusieurs vols, tant domestiques qu’internationaux. Air India a supprimé au moins 11 vols afin de procéder à des contrôles de précaution sur les appareils ayant survolé les régions concernées. Des compagnies comme IndiGo, Akasa Air ou KLM ont également ajusté leurs programmes, certaines annulant des vols vers le Moyen-Orient ou suspendant la liaison Amsterdam–Delhi par prudence.
Des aéroports comme Mumbai ou Delhi invitent les passagers à vérifier le statut de leurs vols avant de se rendre sur place, en raison de reprogrammations et de changements de route parfois de dernière minute. Dans certains cas, des vols vers le Golfe ont été déroutés via des trajectoires plus au nord ou via l’espace aérien pakistanais pour éviter les zones les plus exposées au panache.
Le régulateur indien, la Direction générale de l’aviation civile (DGCA), a publié une série de consignes à destination des compagnies et des équipages. L’avis demande aux opérateurs de « strictement éviter » les régions et niveaux de vol signalés comme affectés, d’adapter la planification des routes et du carburant, et de renforcer le briefing des équipages sur les procédures en cas de rencontre de cendres.
La cendre volcanique est composée de particules extrêmement fines et abrasives, capables d’endommager les turboréacteurs, d’éroder les pare-brise et les bords d’attaque, tout en réduisant fortement la visibilité. Inhalées par les moteurs à haute température, ces particules peuvent fondre puis se re-solidifier à l’intérieur, entraînant des pertes de puissance voire un arrêt des réacteurs.
Les autorités indiennes assurent toutefois que ce phénomène très surveillé devrait rester sans impact majeur sur la météo locale et la qualité de l’air déjà dégradée dans la capitale.
Un'intensa eruzione esplosiva nel bel mezzo dell'#Etiopia non era nella mia bingo card del 2025. Ci sono ancora molti dubbi sul vulcano che l'ha prodotta quindi stay tuned! 👀
— Il Mondo dei Terremoti (@mondoterremoti) November 23, 2025
Video via @WxNB_pic.twitter.com/4AJx7z9qTF
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