Le tribunal administratif de Poitiers a jugé que la compagnie aérienne low cost Ryanair devait bien rembourser la Charente de 512.000 euros supplémentaires au titre des aides illégales accordées en 2008 par l’aéroport d’Angoulême-Cognac. Selon La Charente Libre, le tribunal administratif a tranché le 25 octobre 2016 en faveur de François Bonneau, le président du conseil départemental qui l’avait saisi « en référé provision » en mai dernier : la spécialiste irlandaise du vol pas cher devra bien rembourser à la Charente l’intégralité de son amende « dans les plus brefs délais ». Selon le quotidien, Ryanair avait payé en mai dernier la moitié de l’amende, 512.000 euros, « dans une sorte de dépôt de garantie » en attendant un jugement dans une autre procédure ; elle doit désormais s’acquitter du même montant. Le département s’est félicité dans un communiqué que « le SMAC a contraint Ryanair à s’acquitter définitivement de la somme que la compagnie lui devait ». François Bonneau souligne dans Sud-Ouest que « l'image dégradée de l'aéroport d'Angoulême et son horizon commercial plus qu'incertain constituent le prix à payer des contentieux avec Ryanair ». La low cost n’a pas réagi dans l’immédiat selon la presse locale. L’aéroport d’Angoulême-Cognac n’est lui toujours pas desservi par la moindre compagnie aérienne. La Commission européenne avait condamné en 2014 la low cost irlandaise à rembourser trois aéroports français dont celui d’Angoulême, qui avait versé 868.000 euros « d’aides au marketing » à sa filiale Airport Marketing Services (AMS) pour le lancement de la liaison au départ de Londres-Stansted en 2007 – des aides jugées incompatibles avec les règles de la concurrence. Cette route avait été supprimée début 2010, le Syndicat Mixte Aéroports Charente (SMAC) refusant de verser les 175.000 euros de rallonge pour les aides exigées par la low cost. Saisie par Ryanair, la Cour internationale d’arbitrage lui avait donné raison et condamné la Charente à verser 400.000 euros de dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat. La compagnie aérienne avait en outre fait appel de la décision européenne, affirmant que ses « arrangements » avec les trois aéroports français étaient en accord avec les règles européennes en matière de concurrence Rappelons que la Commission européenne avait traduit la France devant la Cour de justice de l'Union européenne en juillet 2015, pour ne pas avoir récupéré les aides « incompatibles avec le marché intérieur » dont ont bénéficié Ryanair et AMS à Angoulême, Pau et Nice (mais aussi Transavia à Pau).