Un collectif de pilotes de la compagnie aérienne low cost Transavia France a déposé un préavis de grève de quatre jours autour de Noël, pour dénoncer des conditions de rémunération inférieures à celles de leurs collègues restés à Air France. Le syndicat SNPL Transavia avait dénoncé la semaine dernière l’accord de détachement des pilotes, qu’il avait signé en 2014 et qui régit les conditions du détachement pour trois ans des pilotes de la compagnie nationale française vers sa filiale spécialisée dans le vol pas cher. Un « Collectif OPL (officiers pilote de ligne) Air France détachés TO (Transavia) », selon les termes employés par la low cost dans son communiqué d’hier, est allé plus loin : il a déposé un préavis de grève pour la période du 23 décembre à 0h01 au 26 décembre à 23h59. Transavia France déplore « les conséquences que ce mouvement pourrait avoir sur ses clients en cette période de fêtes de Noël ». Les informations sur la situation des vols seront disponibles et mises à jour en temps réel sur son site ; les équipes de Transavia France « sont et seront pleinement mobilisées afin de limiter au maximum » l’impact de la grève sur les passagers. Selon le président du SNPL Air France Philippe Evain, les revendications portent sur « des règles de rémunération particulièrement désavantageuses car elles ne valorisent pas l’expérience », avec une « grille de salaire qui démarre extrêmement bas ». Les copilotes détachés chez la low cost veulent obtenir un revenu à peu près égal à celui de leurs homologues Air France sur Airbus A320, ainsi que selon La Tribune un retour dans la maison-mère avant la fin de leur contrat de trois ans afin de profiter d’un nouveau cycle d’embauches. Une quarantaine de copilotes de Transavia France, sur un total de 260 PNT, seraient regroupés dans le collectif ; plusieurs sont allés au Prud’hommes pour exiger ce retour anticipé. Transavia France précise que les revendications de ce Collectif « sont connues et font partie des négociations globales qui débutent », la direction réaffirmant « sa détermination à privilégier la voie du dialogue social et de la négociation ». Pour la PDG Nathalie Stubler, ces revendications « s'inscrivent dans la négociation plus globale au cœur du projet Trust Together, permettant ainsi de trouver un équilibre au sein du groupe » ; elle espère d’ailleurs « pouvoir compter sur l'implication personnelle des pilotes ». Le SNPL Transavia a déploré l’appel à la grève du Collectif, soulignant un mauvais timing alors que le sujet des salaires figure déjà dans le programme des négociations à Transavia comme à Air France : « la grève est un droit qui doit être utilisé lorsque toutes les voies de la négociation ont échoué, ce n'est pas clairement le cas aujourd'hui » selon le syndicat qui affirme avoir « bon espoir de voir les conditions des copilotes s'améliorer rapidement ».