L'Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) a accepté la nouvelle mouture des tarifs présentée par le Groupe ADP. Au plus grand désespoir des compagnies aériennes qui voient la facture globale encore augmenter. Après un premier refus en janvier, l’ASI a homologué le 20 février 2017 les nouvelles propositions de tarifs du gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly pour cette année, tout en notant que « la seconde proposition tarifaire conduit à une augmentation globale du produit des redevances nettement supérieure à celle de la première proposition, cette situation résultant d'un choix d'ADP ». L’autorité souligne que « néanmoins ADP propose une évolution globale de produit des redevances inférieure à l’évolution maximale prévue dans les stipulations du CRE », et prend acte du fait que la redevance CREWS « n’est pas intégrée dans la redevance par passager et est maintenue comme redevance accessoire ». La réduction de deux-tiers du tarif de cette redevance CREWS est considérée par l’ASI comme « acceptable et non discriminatoire », dans la mesure où elle n’implique « pas de modification non justifiée de l’affectation des coûts relatifs au service ni de compensation de la moindre recette par le produit d’autres redevances » ; il appartiendra à ADP « de présenter tout justificatif utile lors de la prochaine proposition tarifaire ». L’ASI avait reçu les compagnies aériennes Air France et easyJet ainsi que les associations BAR France, CSTA et SCARA après la présentation initiale d’ADP des tarifs 2017, qui avaient été refusés en janvier. Le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (SCARA) souligne dans un communiqué que dans la nouvelle proposition, la redevance CREWS « est diminuée de 67% et le niveau de la redevance passager ‘générale’ reste à un niveau tel que les recettes globales attendues par ADP en 2017 augmentent d'environ 3 millions d'euros par rapport à leur première proposition ». Il se dit donc déçu par l’ASI « dont la dernière décision conduit à augmenter les recettes d'ADP au-delà de ses propres espérances, alors que ses tarifs auraient pu diminuer d'autant ». Et ce alors qu’il espérait qu’une « véritable Autorité de Supervision Indépendante » aurait considéré lors de sa prise de décision des sujets tels que le niveau actuellement bas des taux d'intérêts, la pertinence de certains investissements au regard de l'évolution réelle du trafic, ou « les faibles efforts de productivité interne démontrés par ADP dans une conjoncture difficile pour ses clients-compagnies aériennes ». Le SCARA rappelle que le premier rejet des tarifs ADP avait été justifié par le souhait du gestionnaire de « noyer » dans la redevance passager, payée par toutes les compagnies aériennes, une redevance (CREWS) « couvrant les services informatiques rendus par ADP aux seules compagnies aériennes utilisatrices des terminaux 1, 2A, 2B, 2C, 2D et 3. Ainsi, les usagers des terminaux 2E et 2F, qui possèdent leurs propres outils informatiques d'enregistrement des passagers, se voyaient imposer de participer au financement de services qu'ils n'utilisaient pas ». Les redevances 2017 d’ADP seront appliquées à partir du mois d’avril.