Les deux aéroports de Berlin sont touchés pour le deuxième jour consécutif, et le troisième depuis vendredi, par une grève du personnel au sol. Les conséquences sont les mêmes pour les compagnies aériennes et leurs passagers : des annulations de vol par centaines. Après avoir entrainé la suppression de 670 vols vendredi et 660 autres lundi (dont 195 à Tegel et 465 à Schönefeld), la grève se poursuit pour 25 heures de plus ce 14 mars 2017 dans les aéroports berlinois. Un communiqué évoque l’annulation de 603 vols ce mardi, soit de nouveau la quasi-totalité des opérations programmées. Le syndicat Verdi représentant le personnel au sol expliquait hier qu’il est près à mettre fin au mouvement et reprendre les négociations si le gestionnaire présente une offre améliorée ; il exige une augmentation d’un euro par heure à 12 euros, tandis que la direction ne propose qu’une hausse de salaire de 8% sur 3 ans – supérieure aux 10 centimes par heure sur 4 ans initialement sur la table. Comme la veille, la compagnie nationale Lufthansa a annulé mardi tous les vols vers Berlin-Tegel en provenance de Francfort et Munich, soit une trentaine de rotations. Dans le même aéroport, Air Berlin affiche au moins 75 rotations annulées, dont cinq vols vers Zurich et une vers Orly. Et les cinq vols quotidiens d’Air France vers Tegel restent affichés en rouge, tout comme ceux entre autres de Swiss en provenance de Zurich ou les quatre de Brussels Airlines depuis Bruxelles. A l’aéroport de Berlin-Schönefeld, la low cost easyJet a dû annuler 49 vols, dont quatre rotations à Genève, une à Marseille, une à Nice, une à Bâle-Mulhouse ou une à Bruxelles. Quatorze seront en outre opérés vers et depuis Dresde, dont deux au départ d’Orly et un depuis Toulouse. Ryanair affiche 31 annulations de vols ce matin dans le même aéroport, dont quatre vers et depuis Bruxelles. La low cost irlandaise a d’ailleurs appelé le gouvernement allemand à « prendre des mesures immédiates pour faire cesser les perturbations » dans les aéroports de Berlin, où elle avait annulé 76 vols hier « avec d'autres annulations possibles et des retards probables dus à une action de grève injustifiée par le syndicat de handling Verdi ». Ryanair a « exhorté » les autorités à intervenir et à empêcher la fermeture des aéroports de la capitale « par de minuscules syndicats ». Pour Kenny Jacobs, « il est inacceptable qu'une poignée de syndicats puissent fermer les aéroports de la capitale allemande pour une deuxième journée, forçant l'annulation de centaines de vols et perturbant les plans de déplacement de milliers de clients. (…) C'est un autre exemple parfait de la nécessité pour Berlin de renforcer ses capacités aéroportuaires, et de renoncer à fermer Tegel lors de l'ouverture du nouvel aéroport de Brandebourg. Comme Berlin est l'une des villes les plus visitées d'Europe, elle a besoin de plus d'un aéroport, or elle est déjà en retard par rapport à d'autres capitales européennes comme Londres ou Paris, qui ont chacun un certain nombre d'aéroports concurrents et une capacité de 130m et 110m respectivement ». L'inauguration en retard de Brandebourg (pas avant 2018) n’apportera selon lui qu’une capacité de 27 millions de passagers, « moins que l'aéroport de Dublin (35m) où la population est trois fois moins importante ». Le dirigeant de Ryanair exhorte donc « tous les Berlinois à signer la pétition et à voter pour garder Tegel ouvert ». Un porte-parole de Verdi déclarait hier que les chances de poursuite de la grève mercredi sont à 50/50.