Trois des pilotes de la compagnie aérienne HOP! Air France accusés d’avoir gonflé leurs revenus en faisant passer des jours de vacances pour des heures de délégation syndicale ont été exclus du SNPL. Et ce alors que les négociations ont repris lundi, en particulier sur le projet Boost de filiale à coûts réduits. Selon Le Parisien du 14 mars 2017, le syndicat de pilotes majoritaire a décidé après un conseil de discipline début février d’exclure trois des quatorze pilotes de la filiale régionale d’Air France accusés de tricherie ; trois autres ont reçu un blâme et ont été démis de leur fonction, quatre ont reçu un avertissement, et l’affaire a été classée sans suite pour les quatre derniers. Le quotidien souligne que les pilotes mis en cause « n’ont pas contesté les faits », faisant passer pendant des années des jours de congés en heures de délégation syndicale - avec un gain de « 23.000 euros brut par an » pour un des pilotes. Les dix pilotes peuvent faire appel, dont le résultat serait annoncé début avril. Les pilotes en question rejettent la responsabilité du problème sur HOP!, qui avait effectivement mis en place un système présenté comme « une souplesse introduite pour que les pilotes qui avaient déjà leurs plannings de vols établis puissent poser leurs journées de délégation sur des journées off ». Un système qui lui aurait coûté 5 millions d’euros par an à la compagnie, accusée de tentative de dissimulation par le SNPL. Le syndicat a par ailleurs de nouveau repris lundi les négociations avec la direction d’Air France sur le projet Boost de filiale à coûts réduits, rejeté par le syndicat malgré le oui des pilotes lors du référendum qu’il avait lui-même organisé. La semaine dernière, qui devait marquer la fin des discussions, avait été qualifiée de « décisive » par la direction qui souhaite lancer les nouvelles opérations moyen-courriers dès l’automne (avec commercialisation des vols en juin), et le long-courrier en 2018. L’accord du syndicat est obligatoire statutairement, puisque la filiale utilisera des avions de plus de 110 places (Airbus A320 sur le moyen-courrier, A340-300 puis A350-900 sur le long-courrier). En plus de Boost, le SNPL et le SPAF veut discuter sur la protection du périmètre d’activité du moyen-courrier Air France, mais aussi sur l’équilibre de la croissance entre Air France et KLM. Rappelons qu’Air France fait aussi face à trois jours de grève du 18 au 20 mars des hôtesses de l’air et stewards, à l’appel des syndicats SNPNC-FO et Unsa-PNC représentant 46% des PNC pour protester contre les efforts de productivité demandés par la direction – et contre Boost dont ils demandent l’annulation, puisque la nouvelle filiale recruterait des PNC « au prix du marché » en moyenne inférieur de 40%. Un appel à la grève intervenu deux jours après la fin des négociations portant sur le futur accord collectif des PNC, qui avaient été boudées par les deux syndicats. Les PNC demandent notamment « une augmentation générale des salaires de 5% » pour mettre fin au gel qui dure depuis 2011.