La compagnie aérienne Kenya Airways a réduit ses pertes annuelles et dégagé un bénéfice opérationnel en 2016-2017, alors que son trafic passager augmentait de 5,4%. Elle annonce d’autre part un accord de partage de codes avec Egyptair. Officiellement dirigée depuis ce 1er juin 2017 par Sebastian Mikosz, venu de LOT Polish Airlines, la compagnie nationale basée à l’aéroport de Nairobi-Jomo Kenyatta affiche des résultats financiers positifs sur l’exercice clos au 31 mars : elle a dégagé un bénéfice opérationnel de 8,7 millions de dollars, alors que lors de l’exercice 2015-2016 elle avait enregistré une perte opérationnelle de 39,7 millions de dollars (« un renversement de 122% »). Cette amélioration est due à « celle du coefficient d’occupation qui a gagné 4 points à 72,3%, à l’augmentation du trafic passager et à des coûts inférieurs, en ligne avec la stratégie de restructuration Operation Pride » (Opération fierté), explique dans un communiqué Kenya Airways – dont Air France-KLM est actionnaire. La perte nette du groupe est ramenée de 98,7 millions de dollars contre 253,7 millions précédemment. Si le trafic a augmenté de 5,4% à 4,5 millions de passagers, avec une augmentation de 5,8% des heures volées sur des capacités en recul de 4%, Kenya Airways souligne cependant que la recette unitaire est en baisse de 8%, les résultats étant en outre affectés par l’impact défavorable des taux de change et « de la pression du marché due aux surcapacités de ses rivales ». Les volumes de fret sont également en baisse de 15%, en raison du passage des Boeing 777 aux 787 avec la réduction de capacité que cela entraine. La rationalisation des opérations a cependant permis à la compagnie de réduire ses coûts opérationnels. Le CEO sortant de Kenya Airways Mbuvi Ngunze a déclaré dans un communiqué : « nous voyons les premiers résultats de notre investissement dans le redressement. J'ai toujours dit que c'était un marathon. Il y a un changement fondamental dans notre métier. Kenya Airways reste résiliente malgré les défis du marché, visant à obtenir des résultats améliorés ». 342 initiatives ont été prises dans le cadre d’Operation Pride, aboutissant par exemple à « des prix plus compétitifs, de meilleurs tarifs de la part des fournisseurs critiques, ou une connectivité améliorée dans le hub qui a entraîné une augmentation de 13% du trafic intra-Afrique ». Pour l’année fiscale qui vient de débuter, Kenya Airways prévoit que ses efforts d’optimisation n’auront « aucun effet sur les passagers et les clients, qui continueront à bénéficier de la même qualité de service ». Trente fréquences additionnelles vers l’Afrique seront d'ailleurs mises en place fin octobre. La compagnie de l’alliance SkyTeam a d’autre part lancé un partage de codes avec Egyptair, membre elle de Star Alliance. Cette dernière peut désormais vendre sous code MS les vols de Kenya Airways entre Nairobi et Mombasa, tandis que les passagers de la compagnie kenyane peuvent voler sous code KQ entre Nairobi et Le Caire (y compris indirectement via Entebbe ou Khartoum), puis au-delà vers Istanbul. A terme, sept routes internationales devraient être couvertes par l’accord. Seule Egyptair est présente entre leurs hubs respectifs; son PDG Safwat Musallam déclare dans un communiqué à Arabian Aerospace avoir « initié ce partenariat comme fondation à de futures opportunités commerciales » pour les deux transporteurs.