La compagnie aérienne Air France ne compte pas supprimer ses liaisons entre Paris et Bordeaux suite à l’ouverture de la LGV, mais les 2h10 du trajet en train devraient réduire à 10% sa part de marché contre 30% aujourd’hui. Suite à l’ouverture de la LGV entre la capitale française et Strasbourg, Air France avait supprimé sa liaison aérienne CDG – Eintzheim, la remplaçant par des trains dédiés, avant d’annoncer qu’il en serait de même à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Mais c’était en 2013, et la situation a changé. La Navette de HOP! Air France a enregistré en avril dernier son millionième passager, et 1,3 millions de sièges sont mis en vente cet été avec 14 vols quotidiens vers Paris-Orly et 6 vols quotidiens vers Paris-Charles de Gaulle (une offre stable par rapport à l’année dernière), avec un départ toutes les 30 minutes. Soit un peu plus que les 18 allers-retours directs par jour de la LGV (plus deux Ouigo) – sauf que la SNCF revendique 16 millions de passagers l’année dernière entre les deux villes, et compte en gagner 2,4 millions de plus avec la LGV. La compagnie aérienne ne se fait pas d’illusions : elle n’espère conserver qu’un tiers de sa part de marché (30% actuellement), et des études internes évoquent la perte de 8000 heures de vol par an d’ici 2020. Parmi les actions mises en avant visant en particulier les voyageurs d’affaires, la réduction du temps d’enregistrement à 15 minutes via la multiplication des bornes libre-service ou les portes d’embarquement automatisées. Mais aussi une offre renforcée à Orly, avec par exemple l’ouverture de la liaison vers New York, et le développement du réseau à CDG, ainsi que des tarifs à partir de 49 euros l’aller simple (24 euros pour la SNCF) qui ont permis permis de conserver ses parts de marché face au TGV à Lyon, Marseille ou Nantes. Plus « politiques », les accusations d’Air France sur les subventions dont bénéficie la SNCF estimées l’année dernière par le président Jean-Marc Janaillac à « 20 euros par voyageur pour les 25 prochaines années » dans La Tribune (coût de la LGV compris). Air France devrait faire le point sur l'avenir de l'axe Paris - Bordeaux après les vacances d’été. Quant au Paris – Rennes proposé trois fois par jour dans les airs contre 12 directs pour la LGV, la différence de durée (1 heure contre 1h25) est si faible que le seul argument de l’avion sera les correspondances dans la capitale – si la ligne est conservée.