Le ministère des transports britannique a annoncé de nouvelles régulations sur l’utilisation des drones, y compris un enregistrement obligatoire pour les appareils de plus de 250 grammes et des tests d’aptitude. Les peines encourues en cas de vol près des aéroports devraient être renforcées et inclure de la prison, une mesure applaudie par le syndicat de pilotes BALPA. Aucune date d’entrée en application n’a été fournie par les autorités britanniques, mais le serrage de vis est annoncé : les propriétaires d’un drone de plus de 250 grammes (la majorité de ceux équipés de caméras) devront non seulement s’enregistrer, mais aussi passer des tests de formation afin de prouver qu’ils comprennent les règles de sécurité et de respect de la vie privée. Un âge minimum pour passer ces tests est également à l’étude, qui empêcherait les enfants de manipuler ces drones de plus de 250 grammes. Des mesures de « géo-clôtures » basés sur les GPS des drones devraient leur interdire de circuler dans certains endroits, comme près des prisons ou des aéroports. Pour le ministre de l’aviation Lord Martin Callanan, il s’agit de « donner la priorité à la protection du public, tout en maximisant tout le potentiel des drones ». Les constructeurs de drones tels que DJI soutiennent d’ailleurs ces mesures. L’utilisation des drones à proximité des aéroports a fait l’objet d’attentions particulières : l’étude citée par le ministère des transports explique que l’impact d’un drone de 400 grammes sur un avion peut briser une fenêtre. Les risques de collision entre avions et drones se sont multipliés par exemple à l’aéroport de Londres-Heathrow, où ils sont passés de 7 incidents rapportés en 2015 à 26 l’année dernière – et à 22 sur les quatre premiers mois de l’année. Aucun des utilisateurs de drone n’a été appréhendé. Le syndicat de pilotes BALPA (British Airline Pilots Association), qui demandait une intervention « depuis des années », a salué la décision du gouvernement de faire quelque chose face à la hausse des incidents. « Il n’y a absolument aucun doute que les drones peuvent entrainer des dommages significatifs aux avions », a déclaré Steve Landells dans The Evening Standard, ajoutant que des drones ont été aperçus près des aéroports à une hauteur de 12.000 pieds « où les avions de déplacent trop vite pour les éviter facilement » ; les règles actuelles de l’aviation civile interdisent tout vol de drone à plus de 400 pieds ou près des aéroports. La question des peines encourues par les utilisateurs de drones a également été évoquée par le ministère des transports : aujourd’hui, ils risquent en Grande Bretagne une amende de 2500 livres pour vol en zone interdite. Cette somme va être augmentée, et assortie de la possibilité de faire de la prison dans le cas d’un vol de drone « mettant délibérément en danger la vie d’autrui ». Pour le secrétaire aux transports Chris Graying, « si vous pilotez un drone sur la trajectoire d’un avion près des pistes, vous devrez en subir des conséquences plutôt graves ». Les mesures similaires prévues aux Etats-Unis sont toujours contestées devant les tribunaux (l’enregistrement y est de 5 dollars), tandis qu’en France l’enregistrement à partir de juillet 2018 devrait être limité aux drones de plus de 800 grammes ; ces appareils requérant une formation obligatoire seraient en outre équipés de signalétique électronique et lumineuse, et voir leur performances bridées.