Le conseil du district d’Uttlesford vient d’approuver le projet d’expansion de London Stansted Airport, situé au nord-est de la capitale britannique, autorisant une hausse de la capacité annuelle jusqu’à 51 millions de passagers, contre une limite actuelle fixée à 43 millions.
L’aéroport, propriété du groupe Manchester Airports Group (MAG), prévoit d’atteindre ce plafond d’ici deux décennies, sans pour autant augmenter le nombre de mouvements aériens autorisés sur son unique piste. « Nous nous félicitons de cette décision, qui pose les bases d’une croissance durable à long terme pour London Stansted. L’extension complète de Stansted offrira des bénéfices sociaux et économiques importants aux régions desservies, sans aucune augmentation du volume de vols », a déclaré Gareth Powell, directeur général de l’aéroport.
Une croissance soutenue sans nouvelle piste
Avec près de 29,3 millions de passagers enregistrés entre septembre 2023 et septembre 2024, Stansted s’impose désormais comme le quatrième aéroport du Royaume-Uni, derrière Heathrow, Gatwick et Manchester. Le site dessert plus de 40 pays et profite d’un positionnement stratégique pour les liaisons européennes low-cost, notamment celles d’easyJet et Ryanair, ses principaux opérateurs. L’aéroport affirme pouvoir absorber la croissance vers 51 millions de passagers avec sa seule piste actuelle, grâce à des aménagements d’efficacité opérationnelle et une meilleure gestion des créneaux horaires. Ce développement s’inscrit dans le cadre d’un programme d’investissement estimé à 1,1 milliard de livres sterling, déjà approuvé par le gouvernement britannique en 2023.
Retombées économiques et projets d’infrastructures
Selon MAG, le projet permettra la création de 4 500 emplois directs et indirects. La décision du conseil prévoit également un financement pour les services de transport en commun, l’amélioration de la jonction 8 de l’autoroute M11 (au croisement avec l’A120) afin de réduire les embouteillages, ainsi que des fonds pour la modernisation du réseau routier local et la lutte contre le « fly-parking », le stationnement illégal autour de l’aéroport.
Stansted estime que 50 % des trajets des passagers seront effectués par les transports publics une fois les projets en place, grâce au renforcement des liaisons ferroviaires et routières. Parmi les soutiens du développement figurent la Chambre de commerce de l’Essex, l’université d’Essex et le syndicat Unite. Un rapport du district council d’Uttlesford souligne que « les bénéfices économiques [du projet] sont considérés comme significatifs ».
Malgré l’approbation, plusieurs conseils paroissiaux et autorités locales demeurent préoccupés par les effets sur les routes, le bruit et la qualité de l’air. Le comté du Hertfordshire, voisin du site, a exprimé ses réserves, estimant que les mesures prévues pour atténuer les impacts sur les réseaux routiers et ferroviaires restaient insuffisantes. Face à ces critiques, l’aéroport a assuré que l’ensemble des observations avait été « soigneusement examiné ».
Cette décision intervient alors que plusieurs grands aéroports britanniques relancent leurs projets de modernisation post‑pandémie : Londres-Heathrow poursuit son dossier d’extension de capacité avec une troisième piste, Londres-Gatwick a obtenu en septembre le feu vert au projet de deuxième piste, un projet estimé à environ 2,6 milliards d’euros a confirmé le gouvernement britannique, et l’aéroport de Manchester mène depuis le printemps la deuxième phase de son plan de transformation, avec l’agrandissement et la rénovation du Terminal 3 et en réaménageant certaines parties du Terminal 1.

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