La secrétaire d’État britannique aux Transports, Heidi Alexander, a donné son feu vert au projet de deuxième piste de l’aéroport de Londres-Gatwick, a confirmé le gouvernement britannique.

Cette décision intervient alors que Londres cherche à stimuler la croissance économique par des investissements dans les infrastructures stratégiques.

Le chantier, financé à hauteur de 2,2 milliards de livres sterling (environ 2,6 milliards d’euros) sans fonds publics, prévoit de « déplacer » de 12 mètres la piste nord existante, aujourd’hui réservée aux roulages et aux situations de délestage. Cette opération permettrait de la mettre en service régulière, en complément de la piste principale, plaçant Gatwick dans une nouvelle dimension opérationnelle. Le projet inclut également l’agrandissement des terminaux et d’autres aménagements destinés à absorber la hausse du trafic.

Situé dans le West Sussex, à une quarantaine de kilomètres au sud de Londres, Gatwick est aujourd’hui le deuxième aéroport du Royaume-Uni et le plus fréquenté d’Europe à piste unique, avec plus de 40 millions de passagers annuels et près de 280 000 mouvements d’avions chaque année. L’aéroport prévoit qu’avec la mise en service de cette deuxième piste, ce chiffre pourrait grimper à 389 000 vols à l’horizon des années 2030, permettant de doubler la fréquentation jusqu’à 80 millions de passagers.

Dans l’immédiat, l’autorité a déjà accordé à Gatwick la possibilité d’augmenter son nombre de vols de 40 000 par an avant l’ouverture de la seconde piste. Une fois celle-ci totalement opérationnelle, l’aéroport disposerait d’une marge supplémentaire de 70 000 vols, soit près de 190 mouvements quotidiens supplémentaires. La nouvelle infrastructure serait prioritairement utilisée pour les vols court-courriers, libérant la piste principale pour davantage de long-courriers, notamment vers l’Asie et l’Amérique.

La direction de l’aéroport met en avant la promesse de milliers d’emplois induits et un effet d’entraînement sur l’économie locale. Un haut responsable gouvernemental qualifie d’ailleurs le projet de « pari évident pour la croissance », allant jusqu’à laisser entendre que les premiers appareils pourraient décoller de cette piste avant les prochaines élections législatives britanniques.

Mais le projet ravive également de vives oppositions. Associations locales et militants environnementaux s’inquiètent de l’impact sur les riverains, du bruit accru et de la hausse des émissions, alors que le Royaume-Uni s’est engagé à réduire drastiquement son empreinte carbone dans les transports. Ce débat fait écho à celui de l’extension de l’aéroport de Heathrow – en début d’année, le gouvernement anglais a approuvé la construction d’une troisième piste – retardée depuis des années en raison des mêmes controverses. Actuellement, Heathrow est limité à 480 000 vols par an. L’investissement dans la nouvelle piste permettra d’en accueillir jusqu’à 720 000 par an.

Les principales compagnies aériennes opérant à l’aéroport de Londres Gatwick en 2025 sont un mélange de grandes compagnies internationales, de transporteurs low cost, et de compagnies émergentes profitant de la saturation d’Heathrow. Parmi elles, on trouve easyJet UK, l’un des acteurs majeurs pour les vols domestiques et européens low cost depuis Gatwick, British Airways, avec des vols réguliers, incluant des lignes long-courrier, Vueling, qui dessert notamment Gatwick depuis Paris, Gulf Air, qui a lancé en 2025 des vols réguliers entre Bahreïn et Gatwick avec des Boeing 787-9, Kenya Airways, revenue à Gatwick en juillet 2025 après une longue absence, avec des vols vers Nairobi, ITA Airways, Air Mauritius, Air China, Air India, Norse Atlantic et d’autres compagnies internationales…

Londres-Gatwick obtient le feu vert pour une deuxième piste, un projet à 2,6 milliards d’euros 1 Air Journal

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