La compagnie aérienne low cost Ryanair lancera l’hiver prochain dix “nouvelles” liaisons à Beauvais, Marseille, Nantes et Bordeaux. Les discussions sur l’ouverture éventuelle de nouvelles bases dans des aéroports de l’hexagone ont débuté avec les acteurs économiques et les syndicats.

Pour l’hiver 2018, la spécialiste irlandaise du vol pas cher annonce quatre nouvelles routes à l’aéroport de Beauvais-Tillé : trois vols par semaine vers l’aéroport de Prague-Vaclav Havel en République Tchèque seront mises en place, en concurrence indirecte avec Air France, CSA Czech Airlines et Vueling (à CDG) plus Transavia ( à Orly). Les trois autres sont en fait des continuations pendant la saison hivernale de lignes déjà en place, toutes avec deux rotations hebdomadaires : vers Bratislava en Slovaquie sans concurrence, vers Malte (face à Air Malta à CDG et Orly, plus Transavia à Orly en haute saison) et enfin vers Thessalonique (face à Aegean Airlines cet été). Ryanair proposera alors 42 routes à Paris-Beauvais.

A l’aéroport de Marseille-Provence, la low cost annonce pour l’hiver prochain deux vols par semaine au départ de Bucarest-Henri Coanda et deux autres depuis Budapest-Ferenc Liszt, chaque fois sans concurrence. Les deux vols par semaine depuis Faro, une liaison jusque là estivale, font face à Volotea. Ce qui portera à 35 le nombre de routes proposées dans la cité phocéenne.

L’aéroport de Nantes-Atlantique sera relié par Ryanair à Londres-Stansted à raison de quatre rotations hebdomadaires, face à British Airways et easyJet (depuis Heathrow, Gatwick et Luton), ainsi qu’à Séville avec deux vols par semaine (cet axe est proposé par Transavia et Vueling en été). Elle y propose déjà quatre routes.

Enfin Bordeaux-Mérignac aura droit l’hiver prochain à deux vols par semaine vers Valence, une ligne opérée durant l’été par Volotea ; Ryanair y proposera donc dix liaisons.

Toutes ces nouveautés de la prochaine saison hivernale seront ouvertes à la réservation le mois prochain. 

Ryanair en France : 10 nouveautés et des bases en vue 1 Air JournalRyanair a d’autre part confirmé hier dans un communiqué avoir rencontré « un certain nombre d’aéroports français » à Paris pour discuter d’éventuelles bases dans « plusieurs aéroports régionaux ». Dans le cadre du « processus de création d’emplois Ryanair dans de nombreux aéroports français », la low cost travaillera avec « les comités de travailleurs/syndicats » sur les conditions d’établissement de ces bases. David O’Brien a souligné : « Nous rencontrons en ce moment plusieurs partenaires aéroportuaires, et cette annonce pour l’hiver 2018 marque le début d’une initiative de croissance de Ryanair en France, qui pourrait inclure des avions basés sur le territoire national. Nous attendons avec impatience de pouvoir lancer de nouvelles liaisons low cost Ryanair depuis/vers la France, ainsi que de créer de nouveaux emplois et de faire croître le trafic ».

Cette ouverture de bases dans l’hexagone avait déjà été évoquée le mois dernier, après la reconnaissance par Ryanair des syndicats de pilotes. Le CEO Michael O’Leary estimait alors que jusqu’à 50 avions pourraient être basés en France, soit un huitième de sa flotte ; le rythme de ce déploiement dépendrait « de la disponibilité des avions et des accords avec les aéroports ». La low cost n’a plus de base française depuis 2011, suite au conflit perdu à l’aéroport de Marseille-Provence – et sa condamnation en octobre 2013 pour non respect du code du travail français entre 2007 et 2010 (elle a aussi été mise en examen en janvier 2017 pour sa « base estivale » dans la cité phocéenne entre 2011 et 2014).

Ryanair note au passage que le gouvernement français envisage la vente « du monopole des aéroports de Paris », et exhorte le gouvernement à vendre les aéroports Charles De Gaulle et Orly « à des soumissionnaires séparés, afin d’introduire une concurrence bien nécessaire sur le marché parisien au profit des citoyens français, des visiteurs et des travailleurs ». Sans préciser si elle vise l’un des deux, appliquant à la capitale française (où elle ne dessert que Beauvais) sa stratégie d’implantation dans les principaux aéroports.